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La noble Fatemah az-Zahra (as)
Bibi Fatima (as) naquit en 615 et mourut en 633 (11ème année après l’hégire). Elle est vénérée comme la plus grande femme de l’histoire de la religion; une femme dont la vie nous donne d’extraordinaires leçons et de modèles de conduite; et une femme qui est vénérée pour son sacrifice, son humilité, sa bravoure et son dévouement au message de la religion de l’Islam. Nulle autre femme dans l’Islam n’est vu comme un modèle dans la vie de milliards de gens au monde aujourd’hui en tant que « Dame de Lumière » au point que le Saint Prophète (saw) lui-même disait: « Quatre femmes sont considérées comme les femmes du Paradis: Assia (l’épouse de Pharaon), Maryam (la mère de Jésus), Khadija (la femme du Prophète) et Fatima Zahra. »
Malheureusement, on ne prête pas l’attention qu’elle mériterait à sa vie et nous allons donc essayer d’examiner sa biographie en profondeur afin d’en tirer le plus de leçons possibles.
Les Parents de Bibi Fatima (as)
Le père de Bibi Fatima (as) était le Saint Prophète de l’Islam (saw) et sa mère était une femme de renommée, Khadija bint Khuwaylid (as). Le Prophète (saw) et Bibi Khadija ont des ancêtres communs et sont de la cinquième génération. Bibi Khadija est la fille de Khuwaylid, fils de Asad, fils d’Abdul Uzza, fils de Qusay et le Prophète (saw) est Muhammad, fils d’Abdullah, fils d’Abdul Muttalib, fils de Hashim, fils d’Abd Manaf, fils de Qusay. Ainsi, cinq générations en arrière, ils ont un ancêtre commun.
La famille de Bibi Khadija était l’une des plus vénérées en Arabie; chaque membre de sa famille avait une position élevée. Le grand-père de Bibi Fatima (as), Khuwaylid ainsi qu’Abdul Muttalib étaient les grands chefs de la société koraïchite lorsqu’il s’agissait de protéger la Ka’aba. Les deux responsables principaux de la Ka’aba étaient Abdul Muttalib et Khuwaylid. Khuwaylid s’appelait « Khalid » à l’origine mais en Arabie, quand on s’appelait Khalid, on était surnommé Khuwaylid; de la même manière que lorsqu’on s’appelait Jabir, on était surnommé « Juwayber ».
Ainsi, lorsqu’Abraha menait son armée contre la Ka’aba, Khuwaylid et Abdul Muttalib étaient déjà les deux personnes responsables de la Ka’aba à l’époque. Donc, le grand-père de Bibi Fatima (as) était le protecteur de la Ka’aba avec Abdul Muttalib.
Une autre personnalité célèbre du côté de sa mère fut son oncle, Usayd. C’était l’oncle maternel de Bibi Fatima (as). Usayd aussi avait une position importante dans la société arabe. On le surnommait « l’homme juste des Arabes ». A l’époque précédant l’annonce de sa prophétie par le Prophète (saw), lorsqu’une personne venait avec ses biens pour les vendre en Arabie, elle n’avait aucune assurance d’être payée. A cette époque, les Arabes ont établi une association appelée « Hilf-ul-Fudul » ou « La Ligue de Justice ». Cette ligue a vu le jour suite à la venue d’un homme de tribu voulant vendre ses biens en Arabie mais il se rendit compte que ces gens lui avaient pris ses biens mais n’envisageaient pas de le payer. On rapporte que cet homme grimpa au sommet d’une montagne pour se plaindre en ces termes: « Oh habitants de la Mecque! Je suis venu en invité chez vous; vous vous êtes emparés de mes biens sans me faire l’honneur d’être rémunéré. Cela est injuste et oppressant! » Deux hommes se levèrent pour soutenir cet homme. L’un d’entre eux fut le Prophète (saw) et l’autre fut Usayd. Ce dernier rejoignit cette association qu’il appela « Hilf-ulFudul », également traduit par « La Fédération des Confédérés ». Ainsi un certain nombre de chefs de tribu se rassemblèrent pour former cette ligue de justice qui avait la responsabilité de protéger les droits de quiconque venait en Arabie pour y effectuer une transaction commerciale. Bibi Khadija (as) avait aussi un cousin (certains disent que c’était son oncle) du nom de Waraqa b. Nawfal. Selon les récits, il était monothéiste. Il y avait un groupe de gens qui continuaient à suivre les préceptes d’Abraham et Waraqa en faisait partie. On raconte qu’il était un des premiers hommes à dénoncer le fait qu’on enterre vivants les nourrissons du sexe féminin. Comme mentionné plus tôt, il était commun dans la société arabe d’enterrer les bébés-filles vivants. Le Coran fait référence à cette pratique en disant: « Lorsque l’un d’entre eux apprenait la naissance d’une fille, son visage s’assombrissait de colère et il était triste. » La raison pour laquelle ils enterraient la fille vivante était que, selon eux, elle n’était d’aucune utilité économiquement; par exemple, elle n’allait pas rester avec eux au marché ou gérer les stands. L’autre raison était qu’en cas de guerre, elle ne serait pas utile non plus puisqu’elle serait incapable de se battre ou d’aider pendant la guerre. De plus, ils redoutaient qu’elle embarrasse la tribu si elle décidait de fuir avec un homme d’une autre tribu. Il était donc plus pratique pour eux d’enterrer les bébés-filles. Waraqa, lui, se tenait debout face aux Arabes et leur disait: « Oh habitants d’Arabie! Si c’est de l’argent que vous voulez, je suis prêt à vous payer, mais s’il vous plaît, cessez d’enterrer ces filles vivantes! C’est injuste et barbare! »
En d’autres termes, Bibi Fatima (as) avait plusieurs membres de sa famille du côté de sa mère qui ont joué un rôle prédominant dans la société arabe et ils étaient tous monothéistes ayant foi en l’unicité de Dieu.
Bibi Khadija (as) a passé des épreuves très tôt dans sa vie. Les parents de Bibi Khadija (as) décédèrent faisant d’elle l’héritière de l’entreprise familiale en compagnie de sa soeur Hala et de ses deux frères, Awam et Usayd. Beaucoup de gens s’en prennent à l’Islam en disant que « les femmes n’ont pas de rôle en affaires et elles ne peuvent sortir et gagner leur vie » alors que Bibi Khadija déjà géra l’entreprise familiale après le décès de ses parents. Toutefois, la Mecque n’était pas très propice aux affaires. Trois foires se tenaient à la Mecque chaque année mais les affaires en elles-mêmes se faisaient ailleurs. A cette époque, les caravanes arabes se rendaient en deux lieux spécifiques pour le commerce: en été, ces caravanes allaient en Syrie et en hiver, au Yémen.
En Syrie, ils pouvaient acheter divers produits et le Yémen était particulièrement connu pour son café. Bibi Khadija (as) envoyait ses caravanes en expédition dans ces deux lieux. Bibi Khadija (as) avait une servante du nom de Mayserah. Un jour, elle dit à Mayserah: « J’aimerais que tu embauches quelqu’un qui puisse veiller à mes caravanes. – Qui recherchez-vous précisément, lui demanda Mayserah.
– Je cherche quelqu’un sachant voyager dans le désert et qui en a assez des bandits de grand chemin la nuit et qui a des notions de médecine. – Très bien, lui répondit Mayserah. Je vais effectuer ce voyage et si je vois quelqu’un ayant ces qualités, je vous en ferai part. »
A cette époque, Abu Talib emmenait le Prophète avec lui en Syrie. Lorsque Mayserah était en voyage, il entendit parler du Prophète comme quelqu’un ayant une extraordinaire mémoire; quelqu’un pouvant se glisser dans le désert et ne craignant pas les bandits de grand chemin. Ainsi, lorsque Mayserah revint de voyage, il dit à Bibi Khadija (as): « Khadija, j’ai trouvé un homme et ils le surnomment ‘as-Sadiq’ (le véridique) et ‘al-Amin’ (digne de confiance). – Comment s’appelle t-il? lui demanda Bibi Khadija. – Muhammah ibn Abdullah. – Très bien! Pourquoi ne l’emploierions-nous pas chez nous? dit-elle. » Mayserah se rendit alors chez Abu Talib et lui dit: « Oh Abu Talib! Autorisez-vous votre neveu à joindre notre entreprise? – Et comment! répondit Abu Talib. Khadija est la fille de Khuwaylid; Khuwaylid était l’ami de mon père. Ce serait un honneur pour nous que notre neveu rejoigne votre entreprise. »
Bibi Khadija (as) dit à Mayserah dès le départ: « Dites à Muhammad que je doublerai sa commission s’il revient en réussissant sa mission. » Cela montre sa générosité en tant que femme d’affaires. Les Arabes l’appelaient « Amirat Qureish » ou la Princesse des Koraïchites. On l’appelait ainsi non pas en raison de ses importantes activités commerciales mais en raison de sa générosité et de la grande bonté dont elle faisait preuve vis à vis de ses employés. Des Musulmans de nos jours peuvent être très avares avec leurs employés; ils vont chercher la moindre faille pour rester en-dessous du salaire minimum. Ils se disent: « Comment tirer le maximum de mon employé? » Cela va complètement à l’encontre de l’Islam. Au contraire, Bibi Khadija (as) était disposée à doubler sa commission en fonction de la qualité du travail accompli par le Prophète (saw). Elle demanda ensuite à Mayserah de lui faire un rapport sur son attitude.
Mayserah partit avec le Prophète; ils firent du commerce et revinrent en ayant doublé les profits. Mayserah vint voir Bibi Khadija (as) et lui dit: « Vous savez? J’ai vu quelque chose que je n’avais jamais vu de ma vie. – Quoi donc? demanda t-elle. – Ce n’est pas à propos des 100% de profit que nous avons fait; c’est juste que je n’ai jamais vu un être-humain de la sorte. – Que voulez-vous dire? lui demanda Bibi Khadija (as). – Il a une mémoire incroyable. Lorsqu’il mène une affaire avec quelqu’un, il le fait avec humilité mais il y a autre chose qu’il fait que je n’ai jamais vu quiconque vivant ici faire. – Quoi donc? demanda Bibi Khadija (as). – Lorsqu’il finit une transaction, il quitte le marché pour s’asseoir seul et il se met à chuchoter comme s’il méditait entre lui et une force sur terre que personne ne connait. J’ai vu que Muhammad n’était pas englouti par les affaires mais que les affaires étaient au service de Muhammad. »
De nos jours, beaucoup d’entre nous sont submergés par les affaires alors que nous omettons complètement d’accomplir nos prières quotidiennes; nous négligeons nos familles et devenons irritables à merci. Tous les principes islamiques nous échappent alors que le Prophète (saw) se détachait du travail pour s’asseoir et parler à Dieu seul comme s’il était constamment reconnaissant pour ce qu’il avait gagné.
En entendant cela, Bibi Khadija (as) dit: « Très bien! Dites à Muhammad qu’à présent qu’il avait fait cela pour moi en Syrie, je triplerai sa commission s’il fait aussi bien au Yémen. » Le Prophète (saw) réussit considérablement au Yémen aussi.
Un jour, Bibi Khadija (as) discutait avec son ami Nafisa et dit: « Je n’ai jamais vu un tel homme, la réussite qu’il m’apporte, l’humilité qu’il a et la confiance qu’il inspire. – Khadija! Combien de temps encore? lui dit Nafisa. – Que veux-tu dire? – Combien de temps resteras-tu célibataire? Combien de propositions as-tu eues des Koraïchites que tu n’as cessé de repousser? » Nafisa lui suggérait donc d’épouser le Prophète (saw). Elle lui dit: « S’il a tant de qualités, qu’attends-tu? – Très bien, lui répondit Khadija, mais tu fais la proposition. » Ainsi, la médiation entre couples existait déjà du temps du Prophète (saw). Aujourd’hui, dans nos communautés, on remet en question la médiation. C’est une pratique louable qui rassembla Bibi Khadija et le Prophète (saw). Nafisa se rendit donc chez le Prophète (saw) et lui dit: « Muhammad, j’ai quelqu’un pour toi comme épouse. Serais-tu intéressé? – Qui? demanda le Prophète (saw). – Khadija. – Khadija… pour moi? » Cette question est une indication claire quant à la grandeur de la dame. Si le Prophète (saw) dit cela de quelqu’un, imaginez comme cette personne doit être pure. Il dit: « Accepterait-elle quelqu’un comme moi? – Je sais que oui, dit Nafisa. »
Lorsqu’Abu Talib eut connaissance de cette proposition, il sourit comme jamais auparavant. Abu Talib dit: « Très bien! J’irai faire une proposition de mariage chez Khadija et afin d’honorer cette union, je présenterai la cape et les affaires d’Abdu Muttalib. » On fit mettre un turban noir et une bague sertie d’une agate (aqeeq) au Prophète (saw) et ils se rendirent chez Bibi Khadija (as).
On pourrait croire que Bibi Khadija (as) étant fortunée, elle demanderait une importante dot mais une personne sachant que la satisfaction dans la vie vaut mieux qu’une importante dot ne demandera pas une importante dot. Le Prophète (saw) dit: « La pire des femmes est celle qui demande une grande dot. »
En ce qui concerne le Prophète (saw) et Bibi Khadija (as), la dot a été fixée à 400 pièces d’or et le mariage eut lieu. Ils rompirent avec tous les clichés dans leur mariage. En Arabie, une femme doit être l’égal d’un homme dans trois domaines et supérieure à lui dans un domaine alors que l’homme doit surpasser la femme à d’autres niveaux. Une femme doit être l’égal d’un homme en termes de moyens (financiers), d’âge et de décence et elle doit être supérieure à lui en apparence. L’homme doit être supérieur à elle en termes de moyens (financiers) et de taille. Or, Bibi Khadija (as) était plus riche que le Prophète (saw) et plus âgée que lui de deux ou trois ans. Abu Talib pria ensuite: « Au nom d’Allah, le plus Clément et le plus Miséricordieux. Nous sommes les enfants d’Ibrahim de la lignée d’Ishad et d’Ismaël. C’est un honneur pour moi d’unir Muhammad b. Abdullah à Khadija bint Khuwaylid… » et il continua ainsi son sermon qui fut suivi de la cérémonie de mariage. (Certains prétendent qu’Abu Talib est décédé mécréant alors que ce sermon est une preuve parmi tant d’autres de sa croyance en Allah.)
On pourrait penser qu’une fois mariés, leurs premières années de noces allaient être limpides car on avait Bibi Khadija (as) d’un côté et le Prophète (saw) de l’autre et qu’Allah les aimait tous les deux et ils ne devraient pas avoir de difficultés. Mais, au contraire, ils vécurent les premières années les plus difficiles. C’est comme si Allah nous montrait que si vous ne parvenez pas à avoir des enfants à vos débuts, et bien, la création qui M’est la plus chère n’était pas parvenue à avoir des enfants (qui survécurent) non plus. Le Prophète (saw) eut un fils, Qasim, qui décéda; il eut un autre fils, Abdullah, qui décéda aussi. Imaginez-vous! Lorsqu’il marchait dans les rues de la Mecque, en particulier après l’annonce de sa prophétie et après avoir été marié depuis un certain temps, les gens se moquaient de lui en l’appelant « Abtar! », c’est à dire « celui qui est sans lignée ». Al-‘As b. Wail qui était le père d’Amr b. ‘As, un virulent ennemi de l’Islam, se moquait du Prophète (saw) à chaque fois qu’il le croisait.
La naissance de Bibi Fatima (as) et son enfance
Ainsi, parfois, nous sommes mis à l’épreuve à travers nos moyens de subsistance, notre santé, notre éducation ou nos enfants; il n’existe pas une personne sur terre qui ne soit mis à l’épreuve dans un de ces quatre domaines sa vie durant. Le Prophète (saw) devait donc prendre son mal en patience et ignorer les moqueries de ces gens jusqu’au jour où Allah révéla le verset suivant: « Nous t’avons certes, accordé l’Abondance! » Ce fut à ce moment-là que le couple fut béni par la naissance de Bibi Fatima (as).
On raconte que lorsque Bibi Fatima (as) naquit, le Prophète (saw) la humait fréquemment et disait: « De Fatima émane l’odeur du Jannah. »
Lorsque Bibi Khadija (as) était sur le point de donner naissance à Bibi Fatima (as), aucune des femmes de la Mecque ne vint l’assister. Elles lui disaient: « Vous avez épousé Muhammad, l’imposteur, le magicien, le sorcier! N’espérez pas qu’on vous aide à accoucher! »
Mais Allah est le Meilleur Assistant! Généralement, en tant que femme, vous espérez avoir vos soeurs ou votre mère ou un membre de votre famille à vos côtés, mais comme personne n’était auprès de Bibi Khadija (as), le hadith dit qu’Allah envoya quatre femmes des cieux pour venir en aide à Bibi Khadija (as): Maryam (Marie), la mère de Jésus, Eve, la femme d’Adam, Assia, la femme de Pharaon et Kulthum, la soeur de Moussa (Moïse).
Bibi Khadija (as) donna naissance à Bibi Fatima (as) en l’an 615 qui correspondait à la période la plus agitée de la prophétie du Prophète (saw). Lorsque Bibi Fatima (as) avait deux ou trois ans, les Koraïchites avaient imposé des sanctions économiques au Prophète (saw). Les Banu Hachim étaient confinés à Shi’b Abi Talib (la vallée d’Abu Talib) pour trois années durant lesquelles Bibi Khadija (as) dépensa tout son argent pour nourrir les Musulmans qui y demeuraient. Lorsque le Prophète (saw) dormait, Bibi Khadija (as) restait éveillée pour le protéger. Elle mangeait des herbes afin que le Prophète (saw) puisse manger sainement. Ainsi, Bibi Fatima (as) assistait aux difficultés que sa famille endurait aux mains des Koraïchites.
Suite aux sanctions et en revenant de Shi’b Abi Talib, Bibi Khadija (as) eut une fièvre dont elle décéda. Ainsi, Bibi Fatima (as) devint orpheline à un très jeune âge. Tout ce qu’elle avait à présent dans sa vie était son père. Elle vit qu’on se moquait de son père, qu’on le ridiculisait et qu’on l’insultait maintes fois. Par exemple, son père était un jour en prosternation près de la Ka’aba. Bibi Fatima (as) avait cinq ou six ans et elle était assise là. Tout à coup, Abu Jahal vint muni d’excréments de chameau qu’il renversa sur le Prophète (saw). Bibi Fatima (as) s’approcha de son père et lui dit: « Oh père! Ne vous inquiétez pas; je vais vous nettoyer. » Elle apporta un linge et aida son père à s’essuyer. Ce n’était là qu’une occasion parmi tant d’autres où elle venait en aide à son père. C’est pourquoi à chaque fois qu’elle entrait dans une pièce, le Prophète (saw) se levait par respect pour elle et disait: « Fatima Umm Abiha! Fatima est la mère de son père! »
La femme d’Abu Lahab avait pour habitude de rassembler du bois pour le brûler et l’envoyer sur le Prophète (saw) lorsqu’il marchait dans les rues. Elle plaçait même des épines devant sa maison afin qu’il se blesse en les piétinant. Bibi Fatima (as) enlevait ses épines des pieds de son père et nettoyait la voie à l’extérieur de sa maison pour son père. Aucune femme après elle n’a été aussi loyale vis à vis du Prophète (saw).
Lorsque les Koraïchites voulaient finalement exécuter le Prophète (saw), celui-ci lui dit: « Oh Fatima! Je vais laisser la Mecque pour Médine. Un jeune homme dormira à ma place ce soir. Cet homme t’emmènera à Médine demain. – Qui? demanda t-elle. – Ali Abi Talib. – Très bien. Il a accepté de se sacrifier pour vous? dit-elle. – Il m’a dit: ‘Oh Prophète! Il n’y a pas de plus grand honneur pour moi que de sacrifier ma vie pour vous ce soir.’ Donc, demain, toi, Fatima bint Asad (la mère d’Imam Ali) et Fatima, la fille de ton oncle Hamza, vous accompagnerez Ali b. Abi Talib une fois qu’il aura remis aux gens les biens qu’ils m’avaient confiés. Vous me retrouverez à Quba. Je vous y attendrai. »
Bibi Fatima (as) raconte: « Le fils d’Abu Talib nous a conduites à Médine; en chemin, les gens nous pourchassaient et tout à coup, ils se retrouvèrent tous face à Ali b. Abi Talib qui était devant nous. Ils dirent à Ali: ‘Ali! Livre-nous les femmes maintenant! Leur père nous a échappé mais nous ne les laisserons jamais nous échapper!’ [Ali b. Abi Talib eut un regard qui ne réapparaîtra qu’au décès de Bibi Fatima (as). Ce fut le même regard qu’il lança à la personne qui lui dit: ‘Nous exhumerons tous les corps de Médine jusqu’à ce que nous retrouvions le corps de Fatima que nous exhumerons aussi.’ Cette personne dit plus tard: ‘Lorsqu’Abi b. Abi Talib vous regarde ainsi, il n’est pas utile de se battre contre lui.’] Ainsi, Ali b. Abi Talib adressa un regard similaire aux Koraïchites qui le défiaient. Ils l’attaquèrent. Ali b. Abi Talib prit notre défense et nous parvînmes finalement à Quba. » Entre temps, les compagnons du Prophète (saw) à Quba demandaient au Prophète: « Oh Prophète! Qu’attendez-vous? Medine vous attend! – Je n’entrerai pas à Médine sans Ali, répondit le Prophète (saw). » Lorsqu’Ali b. Abi Talib arriva à Quba, il était fatigué et blessé mais ils se rendirent à Médine aussitôt après.
Le mariage de Bibi Fatima (as) à Imam Ali b. Abi Talib (as)
Bibi Fatima (as) voyait constamment la relation que son père entretenait avec Imam Ali b. Abi Talib (as). Elle vit le Prophète (saw) embrasser Imam Ali b. Abi Talib comme son frère à l’occasion de la première fraternité à Médine. Lorsque le Prophète (saw) mit à deux un Muhajir avec un Ansar, on demanda au Prophète (saw): « Oh Prophète! Qui est votre frère? – Ali est à moi comme Aron fut à Moïse, répondit le Prophète (saw). Ali est mon frère. »
En voyant les sentiments de son père à l’égard d’Ali b. Abi Talib (as), ce n’est que tout naturellement qu’elle choisit de l’épouser. Après la bataille de Badr, elle eut beaucoup de propositions de mariage. Par exemple, Abu Bakr, Umar et Abdur Rahman b. Awf firent tous leur tentative et demandèrent Bibi Fatima (as) en mariage mais le Prophète (saw) rejeta leurs propositions. Abdur Rahman b. Awf dit à Imam Ali (as): « Ali, qu’attends-tu? Cette femme t’attend. Il n’y a personne d’autre. »
Imam Ali b. Abi Talib (as), dans toute sa modestie, se demandait s’il avait les moyens financiers de lui demander au mariage. Finalement, la proposition fut transmise et le Prophète (saw) dit: « Je demanderai à Fatima. »
Bibi Fatima (as) refusait tous les autres en disant clairement « Non » à son père mais en ce qui concerne Imam Ali b. Abi Talib (as), elle demeura silencieuse, ce qui était un signe d’approbation. A ce moment-là, Le Prophète (saw) dit à Imam Ali b. Abi Talib (as): « Qu’as-tu à lui offrir comme maher (dot)? – Oh Prophète! J’ai un bouclier, un cheval et une épée. Rien de plus, répondit Ali b. Abi Talib. – Oh Ali! répondit le Prophète (saw). Pour ce qui est de ton cheval, garde-le afin d’irriguer la terre et gagner ta vie; pour ce qui est de ton épée, garde-la car cette épée défendra l’Islam et quant à ton bouclier, vends-le. »
Imam Ali b. Abi Talib (as) vendit son bouclier et reçut 480 dinars. Il utilisa cet argent comme maher à Bibi Fatima (as). Toutefois, Imam Ali b. Abi Talib (as) ne se maria pas aussitôt. Aqil, le frère d’Imam Ali b. Abi Talib le rencontra un jour et lui dit: « Ali, ça fait un mois que ta proposition a été acceptée. Que s’est-il passé? – J’ai honte d’aller chez le Prophète et de l’interroger sur le mariage, dit Imam Ali b. Abi Talib (as). Je sais qu’il a accepté mais je ne veux pas l’interroger quant à la date du mariage. Je ne veux pas imposer un fardeau au Prophète. » – Très bien, dit Aqil, laisse-moi faire. »
Aqil se rendit chez Umm Ayman et lui fit part de la situation. Celle-ci en parla à Umm Salama qui en parla au Prophète. Le Prophète (saw) dit à Umm Salama: « Que le fils d’Abu Talib vienne et m’aborde. Pourquoi a t-il honte de moi? Je vais commencer les préparatifs du mariage. »
Le Prophète (saw) vint voir Imam Ali b. Abi Talib (as) et lui dit: « Ali, veux-tu te marier? – Oui, oh Prophète! – Alors pourquoi ne m’as-tu rien dit? Tu as mon accord. – Oh Prophète! Je ne voulais pas vous imposer un fardeau. – Ce n’est pas un fardeau, oh Ali! Parle-moi. – Oh Prophète! Où voulez-vous le célébrer? – Où veux-tu le célébrer, toi? – Peut-on le faire chez Harith b. Nu’man? – Tu sais que nous l’avons déjà beaucoup sollicité. Mais nous lui demanderons. »
Ils rencontrèrent Harith et lui demandèrent s’ils pouvaient utiliser sa maison et Harith répondit: « Oh Prophète! Ma maison ne m’appartient pas. Elle vous appartient à vous et à Allah! Tout ce que j’ai gagné ici bas m’a été confié par Allah et vous êtes le Prophète d’Allah. Utilisez ma maison pour le mariage. » Sa maison fut donc utilisée et tous vinrent pour une cérémonie toute simple.
Bibi Fatima (as) n’avait pas une très belle robe à porter car elle vivait des moyens dont disposait son père. On raconte que la veille de son mariage, son père lui apporta une jolie robe. Elle regardait la robe et l’admirait lorsqu’on frappa à sa porte. Une personne lui dit: « Oh famille du Prophète! Je suis pauvre et je n’ai rien et je suis venue frapper à la porte de la grâce. Donnez-moi quelque chose, je vous prie. » A ces mots, Bibi Fatima (as) se dit: « Je vais lui donner mon autre robe », mais elle se rappela alors du verset du Coran disant: « Lan tanalul birra, hatta tunfiqu mimma tuhibbun » (« Vous n’atteindrez la vraie piété que si vous faites largesse de ce que vous chérissez le plus. ») Elle aimait sa nouvelle robe et elle se rendit à la porte et dit à la personne qui s’y trouvait: « Voici ma robe. Elle est neuve. Prenez-la et vendez-la! Inchallah, vous en obtiendrez beaucoup. » Combien d’entre nous vivent dans ce monde mais laissent le monde vivre en nous? La moindre tâche sur une robe de mariée et on verra les gens exploser de rage! Lorsqu’on demanda à Bibi Fatima (as) pourquoi est-ce qu’elle avait donné sa robe, elle répondit: « Car le Coran dit: ‘Vous n’atteindrez la vraie piété que si vous faites largesse de ce que vous chérissez le plus.’ J’aimais cette robe mais je voulais qu’Allah me voit comme quelqu’un de pieux. » Ainsi, le jour de son mariage, elle portait sa vieille robe raccommodée. A ce moment-là, le Prophète (saw) vint la voir et lui dit: « Fatima, dépêche-toi! Va te préparer. – Pourquoi? dit-elle – Jibra’il vient de m’apporter une robe dont Allah nous a honorés du Jannah. » Lorsque vous donnez par amour pour Allah, vous croyez qu’Allah ne vous le rendra pas? C’est ainsi que le couple béni s’unit.
Chez lui, Imam Ali b. Abi Talib (as) avait un broc, un bocal, un matelas et quelques cadeaux offerts par les gens. Ce couple est sans doute le couple le plus important de l’histoire islamique et c’est ainsi qu’ils débutèrent leur vie maritale. C’est là que Bibi Fatima (as) mit en pratique les leçons qu’elle avait apprises de sa mère Bibi Khadija (as) sur la façon de vivre simplement.
Son voyage de noces consistait à porter de l’eau aux soldats à la bataille d’Uhud. A la bataille d’Uhud, elle vint avec treize autres femmes portant de l’eau et elle dit: « Où sont les soldats de mon père? – Vous êtes Fatima! s’exclamaient-ils. – Je suis comme vous, répondit-elle. » Elle soigna toutes les blessures d’Imam Ali b. Abi Talib (as) ce jour-là. Elle n’était mariée à lui que depuis un an à peine et elle bandait les blessures de son corps.
Après quoi, Allah les bénit en leur octroyant les plus beaux enfants: Imam alHassan (as), Imam Hussein (as), Sayyeda Zaynab (as) et Umm Kukthum (as). Umm Kulthum avait un an et demi lorsque sa mère rendit l’âme.
Si vous recherchez des exemples d’altruisme ou de sacrifices ici bas, n’allez-pas chercher plus loin que chez Fatima Zahra (as). Elle était la femme la plus dévouée qui soit et source de paix pour son mari. Elle n’avait jamais jamais fait usage de la parole pour rabaisser son mari. Il existe plusieurs récits dans l’Histoire de l’Islam qui montrent combien elle se souciait de ne pas perturber Imam Ali b. Abi Talib (as).
Un jour, Imam Ali b. Abi Talib (as) rentra chez lui et dit à son épouse: « Tu as l’air malade. – Je le suis, oui. M’est-il possible d’avoir une grenade? – Pourquoi ne me l’as-tu pas demandé? – Je ne voulais pas te déranger. Mon père a dit: ‘Quelque femme qui demande quelque chose à son mari qui est au-dessus de ses moyens, Allah la retire de la Grâce divine.’ Mon père m’a aussi dit: ‘Ne dérange jamais Ali b. Abi Talib.’ – Fatima, cela ne me dérange nullement. Apporter une grenade seulement me dérangerait, selon toi? Je vais aller en chercher pour toi. » Il acheta une grenade et se rendait chez lui lorsqu’il vit une femme âgée assise par terre. Elle leva les yeux vers lui et dit: « Oh fils d’Abu Talib! Je suis malade. Pourriez-vous me donner quelque chose à manger? » Il regarda la grenade et songea à Bibi Fatima (as). Il coupa la grenade en deux et en offrit la moité à la dame. Il retourna chez lui et dit à sa femme: « Oh Fatima! Voici une moitié de grenade. – Jazakallah khairu jaza (Qu’Allah vous récompense de la meilleure récompense)! ditelle. – Tu ne me demandes pas pourquoi est-ce qu’il n’y a qu’une moitié? – Pourquoi? – En revenant, j’ai vu cette femme qui était malade. J’ai coupé la grenade en deux et lui ai donné une moitié. – Qu’Allah vous accorde la meilleure récompense d’être venu en aide à un serviteur d’Allah ainsi qu’à moi. »
Tout à coup, on frappa à la porte. C’était Salman qui leur dit: « Oh famille du Prophète! Je viens de la part du Prophète. – Qu’est-ce qui se passe? demanda Ali b. Abi Talib. – Voici neuf grenades pour l’acte d’Ali b. Abi Talib. » Ali b. Abi Talib l’observa et dit: « Je ne crois pas que cela vient du Prophète. – Pourquoi? demanda Salman. – Car le Prophète a dit que pour chaque bonne action, vous serez récompensés par dix par Allah. – Vous êtes vraiment Ali b. Abi Talib! » dit Salman et il retira la dixième grenade de sa poche.
Une autre fois, Imam Ali b. Abi Talib (as) dit à Bibi Fatima (as): « Fatima, pourquoi es-tu si pâle? – Je vais bien, dit-elle. – Non, dis-moi ce qui ne va pas. – Il n’y a rien à manger à la maison. – Pourquoi ne m’as-tu rien dit? – Je ne voulais pas vous embêter, fils d’Abu Talib. – Je vais aller chercher quelque chose. » Imam Ali b. Abi Talib (as) emprunta donc un dinar pour acheter à manger pour la maison. En chemin, il rencontra Miqdad et le salua. Miqdad répondit précipitamment: « Wa alaykoumous-salam » et s’en alla. Imam Ali b. Abi Talib (as) trouva cela bizarre car Miqdad ne le quittait jamais si précipitamment. Imam le rattrapa et lui dit: « Miqdad, attends! Où vas-tu? – Ne vous en faites pas, oh fils d’Abu Talib. – Miqdad, reviens. Qu’est-ce qu’il y a? – Wallah, je n’ai pas d’argent à la maison et les yeux de mes enfants sortent de leur orbite; j’ai donné tout mon argent aux pauvres et je n’ai plus rien. – Tiens, Miqdad! Prends ce dinar. » Imam devait acheter à manger pour sa maison avec ce dinar, mais cette famille est la famille du sacrifice. Imam se rendit à la mosquée pour la prière de Maghrib. Le Prophète (saw) menait la prière. Après la prière, il se retourna et dit: « Où est Ali b. Abi Talib? – Il est là-bas, lui répondit-on. – Ali, puis-je demander une faveur? – Qu’est-ce donc, oh Prophète d’Allah? – J’aimerais manger chez vous ce soir, dit le Prophète (saw). » C’était comme si l’Imam se disait: je suis sorti de chez moi pour rapporter à manger. J’ai donné mon dinar et mon beau-père qui se trouve être le plus grand homme de la religion veut venir manger chez moi. Imam vint à la maison accompagné du Prophète (saw) et Bibi Fatima leur ouvrit la porte. Elle regarda son mari qui lui addressa ce regard voulant dire que nous avons quelqu’un à diner ce soir. C’était comme s’il lui disait: es-tu prête à entendre ce que je vais te dire? Imam dit: « Fatima, nous avons un invité ce soir. – Qui? demanda t-elle. – Ton père, lui répondit Imam. » Elle le regarda l’air de dire: « Et comment allons-nous faire? »
Imam dit: « Je ne sais pas. » On raconte que Bibi Fatima (as) avait un lien si pur avec Allah qu’elle se rendit dans la cuisine et interpella Dieu: « Ya Allah! Lorsque Jésus, fils de Marie, t’invoqua et te demanda: ‘Oh Allah! Envoies-nous à manger du Jannah’, tu lui as envoyé à manger du Paradis; je suis la fille de ton Prophète. Je suis Fatima et je te demande à manger pour mon père. » A ce moment-là, Jibra’il apporta de quoi manger pour Fatima (as) et elle put nourrir son père.
En d’autres termes, lorsque le verset « Wa yu’imuna al-ta’am ‘ala hubbihi miskinan wa yatiman wa asira… (et ils donnaient à manger par affection aux orphelins, aux prisonniers et aux captifs) » fut révélé, ce n’était pas la première fois qu’ils donnaient des choses. Toute leur vie durant, ils donnaient. Cette famille de Fatima et Ali donnait toute leur vie durant pour le plaisir d’Allah tout simplement.
La participation de Bibi Fatima (as) dans la vie politique
L’année cruciale avant son décès, le Prophète a du affronter les Chrétiens de Najran lors de l’événement de Mubahila à propos duquel le Coran dit: « Dis aux Chrétiens que nous allons amener nos femmes et vous amènerez vos femmes; nous amènerons nos fils et vous amènerez vos fils; nous nous amènerons nous-mêmes et vous vous amènerez vous-mêmes… »
Une question se pose ici: « Est-ce que la femme est autorisée à s’impliquer en politique dans l’Islam? » Au 21ème siècle, nous voyons que la femme ne peut pas avoir de rôle politique mais dans l’Islam de Mohammad, une femme était ambassadrice en politique. Le Prophète (saw) n’a pas dit: « Une femme ne peut pas s’impliquer en politique parce qu’elle n’est pas mahram des autres hommes » ou « une femme ne peut pas être en politique car la politique est une affaire d’hommes » ou encore « une femme ne peut pas faire de la politique car elle doit porter le hijab. » Pourquoi prit-il avec lui Fatima à la rencontre des Chrétiens? Il aurait pu facilement la laisser à la maison.
Cela montre que la femme a un rôle aussi important que l’homme dans la construction de la communauté. Les communautés musulmanes ne se créeront jamais à moins que les femmes s’impliquent dans leur élaboration. Lorsque le Prophète (saw) alla à la rencontre des Chrétiens, Bibi Fatima (as) était à ses côtés en même temps que Hassan, Hussein, Ali et lui-même. Les Chrétiens les regardèrent et dirent: « Par Dieu! Nous n’entrerons pas dans le Mubahila avec ces cinq personnes car l’intensité de la lumière qui émane de leur visage, si elle disait à la montagne de bouger, la montagne se déplacerait. »
Ainsi, Bibi Fatima (as) était présente dans la vie politique depuis ce jour. Lorsque le Prophète était à l’article de la mort, il dit à sa fille: « Oh Fatima, approche-toi. » Il lui chuchota quelque chose. Elle se mit à pleurer avant puis sourit. Elle pleura parce qu’il était sur le point de mourir mais elle sourit ensuite car il lui dit: « Tu seras la première à me joindre. »
Après le décès du Prophète, elle ne quitta pas la politique islamique. Elle montra clairement que Mubahila n’était pas une situation politique unique pour elle.
Après le décès du Prophète (saw), les Musulmans usurpèrent Fadak, un lopin de terre que le Prophète lui avait légué en l’honneur de sa mère Khadija qui avait tant donné pour l’Islam. Ils l’usurpèrent en avançant l’argument suivant: « Les Prophètes ne laissent pas d’héritage. » Bibi Fatima (as) prononça deux khutbas (sermons) mémorables à l’époque prouvant que le Coran faisait grandement partie et était une part importante de sa vie. Elle dit: « Vous dites que je ne peux hériter? Salomon a hérité de David, n’est-ce pas? Yahya a hérité de Zachariah, n’est-ce pas? » Elle récita des versets et des versets du Coran pour prouver ses dires. Elle ne se contenta pas de rester à la maison comme une victime lorsqu’on lui usurpa son droit; au contraire, elle sortit se battre pour son droit, montrant que j’étais la fille du Prophète et lorsque j’assiste à une injustice politique, je ne reste pas sans rien dire. J’ai un rôle aussi important que n’importe quel homme en Arabie dans la politique. Lorsqu’elle prenait la parole, elle les brusquait et les faisait taire. A tel point que l’homme qui était responsable de l’empire lui dit: « Très bien, Fatima. Je vous rends Fadak. » Mais son ami intervint et dit: « Si tu lui rends Fadak, alors, selon la même base (fondée sur son témoignage), tu devras aussi reconnaître que suite à l’événement de Ghadir, le califat aussi appartient à son mari! » Et sa plainte fut ainsi rejetée.
Bibi Fatima (as) était le Coran parlant. Comme adeptes de Bibi Fatima (as), nous devons aussi intégrer le Coran dans notre vie. Bibi Fida a servi Bibi Fatima (as) pendant des années. Les derniers jours de sa vie, Bibi Fida ne parlait qu’en citant le Coran, autrement dit, elle ne répondait qu’en reprenant les mots du Coran car elle disait: « Le Coran enveloppe toutes les affaires de la vie; je peux vous répondre avec les mots du Coran. » Voici un exemple de ses conversations: Un des compagnons raconte: « Un jour, je vis une dame qui errait dans le désert. Je m’approchai d’elle et lui dit: ‘Excusez-moi. Êtes-vous perdue?’ Elle m’observa et me dit: ‘Qul salam fa sawfa ya’lamun (dis Salam alaykum car ils sauront bientôt) (43:89) – Oh pardon! Salam alaykoum. Avez-vous besoin d’un guide? – Wa man yahdi Allah fama lahu mim mudil (Quiconque Allah guide, nul ne peut l’égarer) (39:37) – Etes-vous un être-humain ou un génie (djinn)? – Ya Bani Adam, khudhu zinakatum ‘inda kulli masjidin wa kulu washrabu wala tusrifu (Oh enfants d’Adam! Dans chaque lieu de Salat, portez votre parure et mangez et buvez, et ne commettez pas d’excès) (7:31) – Très bien! D’où venez-vous? – Ula’ika yunaduna min makan ba’id (ceux-là sont appelés d’un endroit lointain) (41:44) – Où allez-vous? – Wa lillah ‘ala al-nas hijjul bayt man istata ‘ilayhi sabila (Et c’est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens d’aller faire le pélerinage de la Maison) (3:97) – Et depuis combien de jours avez-vous perdu votre kafila? (groupe) – Wa laqad khalaqna al-samawat wa’l-ard wama baynahuma fi sittat ayyam (Nous avons créé les cieux et la terre et ce qui existe entre eux en six jours) (50:38) – Très bien! Vous devez avoir faim.
– Wama ja’alnahum jasadan la ya’kuluna al-ta’am wama kanu khalidin (Et Nous n’en avons pas fait des corps qui ne consomment pas de nourriture) (21:8) – Très bien, très bien! A propos, il y a un chameau là-bas. Courez derrière lui. Il va en direction du hajj! – La yukallif Allah nafsan illa wus’aha (Allah n’impose à aucun âme une charge supérieure à sa capacité) (c’est-à-dire qu’elle ne peut pas courir autant) (2:286) – Très bien. Je vais donc monter sur le chameau et vous vous assoirez derrière moi. – Law kana fihima aliha illa Allah la fasadata (S’il y avait dans le ciel et la terre des divinités autre qu’Allah, tous seraient certes dans le désordre) (c’est-à-dire qu’elle ne peut pas s’asseoir derrière lui car il n’était pas son mahram) (21:22) – Très bien. Vous monterez sur le chameau et je marcherai. – Subhana alladhi sakhara lana hadha wama kunna lahu muqrinin (Gloire à celui qui nous a soumis tout cela alors que nous n’étions pas capables de les dominer) (43:13)’
Alors qu’elle était sur le chameau, l’homme vit au loin quatre personnes. Il lui dit: ‘Qui sont-ils? – Al-Mal wal banun zinatul hayatad dunya (Les biens et les enfants sont l’ornement de la vie de ce monde) (18:46) – Très bien, comment s’appellent-ils? » Elle récita alors les versets à propos du Prophète Dawud, du Prophète Muhammad, du Prophète Mussa et du Prophète Sulayman (as) disant ainsi les noms de ses fils. L’homme lui dit alors: « Très bien! Je sais comment ils s’appellent maintenant. » Ses fils s’approchèrent d’elle et lui dirent: « Maman, vous allez bien? On a veillé à vous? – Ya abati ista’jirhu inna khaira manista’jarta al-qawi al-amin (Oh mon père! Engagez-le moyennant salaire, car le meilleur à engager, c’est celui qui est fort et digne de confiance) (voulant dire de lui donner son dû car il a été loyal et fiable). (28:26)’
L’homme la regarda et lui dit: ‘Bibi Fida, merci de me donner mon dû. – Wallahu yarzuqu man yasha’ (Allah subvient aux besoins de quiconque Il veut)!' »
On lui demandait comment elle pouvait parler ainsi et elle répondait: « Quand on a passé toute sa vie à l’université de Fatima Zahra, n’est-ce pas normal que vous vous mettiez à parler le Coran? »
Bibi Fida avait beaucoup de mal à voir Bibi Fatima (as) allongé sur son lit avec une côte cassée. La fille du Prophète s’était blessée lorsqu’on poussa sa porte qu’elle reçut violemment sur elle. C’est ainsi qu’elle perdit l’enfant qu’elle portait. Avant de mourir, elle dit à Imam Ali (as): « Oh fils d’Abu Talib! Dites-moi… Vous ai-je jamais tourmenté? »
Asma raconte: « J’ai vu Ali b. Abi Talib laver le corps de Bibi Fatima. Je l’ai vu aller dans un coin de la pièce et pleurer. Je lui ai dit: ‘Oh fils d’Abu Talib! Pourquoi pleurezvous? Vous, qui avez soulevé le portail de Khayber!’ Il me répondit: ‘Oh Asma! Je lavais le corps de Fatima et mes mains sentirent une de ses côtes cassée.' »
Lorsqu’Imam Ali b. Abi Talib (as) porta le corps de Bibi Fatima (as), Imam Hussein (as) courut sur la poitrine de sa mère et se mit à pleurer en disant: « Maman, c’est moi, Hussein! » On raconte que Jibra’il vint à ce moment-là et dit: « Oh Ali! Eloigne Hussein de la poitrine de sa mère car les anges se lamentent et ne supportent pas de voir Hussein sur la poitrine de sa mère! »
Discours et sermons du
Dr. Sayed Ammar NAKSHAWANI
Ô mon Dieu, prie sur Muhammad et la famille de Muhammad