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Imam al-Hussein ibnou ‘Ali (as)
Imam Hussein (as) est né le 3 Sha’ban de l’an quatre après l’hégire et il est décédé le 10 Muharram de l’an 61, à l’âge de cinquante-sept ans. Il est vénéré par beaucoup comme le plus grand martyr de l’histoire de l’Islam et il est aussi considéré comme un exemple de par ses qualités de dirigeant, sa générosité, sa bravoure et son humilité. C’est un homme dont la vie nous livre bien des leçons et dont on peut tirer bien des principes. C’est un homme dont les actes et les positions dans la vie ont touché les Musulmans comme les non-Musulmans jusqu’à nos jours. Malheureusement, toutefois, cette personnalité a été sous-analysée car si vous voyez la grosse partie de nos connaissances le concernant, elle ne porte que sur la dernière année de sa vie – lorsqu’il quitta Médine pour la Mecque, lorsqu’il quitta la Mecque pour Kufa et lorsqu’il s’arrêta à un endroit appelé Karbala. C’est à peu près tout ce que les gens savent à propos de la vie de cette sainte personnalité.
Il est honteux qu’un homme que le Prophète (saw) a qualifié de « maître des jeunes du Paradis » et à propos duquel le Prophète (saw) a dit: « Hussein est de moi et je suis de Hussein; Allah aime celui qui aime Hussein », nous ne sachions que les derniers jours de sa vie. Combien de hadith pouvons-nous citer d’Imam Hussein (as)? Combien d’anecdotes à propos d’Imam Hussein (as) connaissons-nous? Beaucoup de Musulmans vous répondront que mis à part les événements de Muharram, leur connaissance est plutôt limitée.
Ainsi, cette biographie d’Imam Hussein (as) examine sa vie depuis sa naissance jusqu’à son martyr afin de percevoir le nombre de leçons importantes que nous pouvons tirer de sa vie, en appréhendant non seulement les relations qu’il entretenait mais aussi les principes qui étaient les siens et qui eurent un impact sur les non-Musulmans autant que sur les Musulmans.
Sa naissance
Imam Hussein (as) est le deuxième fils né de l’un des plus beaux mariages dans l’Islam. Imam Ali b. Abi Talib (as) a épousé Fatima (as) et ils eurent quatre enfants. Bibi Fatima (as) a perdu son cinquième enfant, Mohsin en faisant une fausse-couche. Ses quatre enfants étaient al-Hassan (as), Imam Hussein (as), Bibi Zaynab (as) et Umm Kulthum.
Bibi Fatima (as) savait qu’elle était enceinte d’Imam Hussein (as) cinquante-deux jours après avoir donné naissance à Imam al-Hassan (a) et les récits disent que la naissance d’Imam Hussein (as) a occasionné des sentiments mitigés. Normalement, lorsqu’un enfant est sur le point de naître dans une famille, un sentiment de joie et de fierté enveloppe toute la famille; il est rare de voir un grand-père qui est triste. Et pourtant, beaucoup de rapports indiquent qu’à la naissance d’Imam Hussein (as), on était conscient que cet enfant connaîtrait une fin emplie de tristesse.
Le premier à commenter à ce propos était Umm ul-Fadl, la femme d’Abbass, l’oncle du Prophète (saw). Umm ul-Fadl vint au Prophète (saw) et lui dit:
« Oh Prophète! J’ai fait un rêve étrange hier soir. – Qu’as-tu vu? demanda-il. – J’ai vu un morceau de votre chair sur mes genoux et je me demandais ce que c’était. – Une bonne nouvelle. Fatima va accoucher et le garçon sera dans vos bras. »
Lorsque Bibi Fatima (as) donna naissance à Imam Hussein (as) le 3 Sha’ban, les récits racontent que le Prophète (saw) se rendit chez Bibi Fatima (as) d’un pas lourd. Mais lorsqu’Imam al-Hassan était né, le Prophète (saw) s’y était rendu d’un pas vif. Le Prophète (saw) appela Asma et lui dit: « Asma, où est mon Hussein? » Elle amena Imam Hussein (as) et aussitôt qu’il prit Imam Hussein (as) dans ses bras, il se mit à pleurer. Asma dit: « Oh Prophète d’Allah! Pourquoi pleurez-vous? Il s’agit d’un nouveau-né; il doit forcément apporter de la joie. – Cet enfant sera décapité par un groupe de gens injustes et qu’Allah ne leur accorde pas d’intercession pour ce qu’ils ont fait; mais ne le dis pas à Fatima car Fatima vient d’accoucher et je ne veux pas qu’elle entende cela. »
Ainsi, dès le départ, le grand-père d’Imam Hussein (as) avait un lien important avec lui. Cela met en lumière un aspect important: un enfant apprend autant de son grand-père qu’il n’en apprend de son père, surtout s’ils habitent tous les deux dans la même maison. Les récits nous disent que l’importance du grand-père est identique à celle du père car l’enfant pioche autant de choses de son grand-père qu’il n’en pioche de son père. Ainsi, la première chose que le Prophète (saw) fit pour montrer son affection pour cet enfant est d’accomplir un certain nombre de rituels qui allaient devenir des leçons pour nous.
La première chose qu’il fit lorsqu’Imam Hussein (as) était sur ses genoux est qu’il lui récita l’Azan dans l’oreille droite et l’Ikamah dans l’oreille gauche. Le Prophète (saw) dit: « Cela éloigne l’enfant des susurrements de Satan. » Dans la Surah al-Nas, Allah dit: « Dis, je cherche refuge des chuchotements de Satan. » Puis, sept jours plus tard, le Prophète (saw) accomplit la cérémonie de l' »aqiqa ». Il dit: « Un mouton doit être égorgé et la viande de ce mouton doit être distribuée aux pauvres et un gigot du mouton doit être donné à la sage-femme pour son aide à la naissance de l’enfant. »Puis, une fois que le Prophète (saw) a rasé la tête d’Imam Hussein (as), l’équivalent du poids de ses cheveux en argent a été donné aux pauvres. Cela est une sunnah qui existe jusqu’à nos jours.
Ensuite, le Prophète (saw) récita une prière: « Ya Allah! Retire l’envie des gens de Hussein comme Ibrahim t’a demandé de retirer l’envie d’Ishaq et d’Isma’il. » Tout le monde n’est pas ravi lorsque vous annoncez la naissance de votre enfant. Certains pourraient être sans enfant et ils pourraient ressentir de l’envie à l’intérieur; il pourrait y avoir d’autres qui n’ont qu’un enfant alors que vous venez d’avoir un deuxième; ainsi, tout le monde ne partage pas forcément votre joie. On doit toujours invoquer Dieu pour être protégé des ondes négatives.
A propos du moment où le Prophète (saw) devait attribuer un prénom à Imam Hussein (as), il existe trois récits différents; deux d’entre eux ont été rejetés et un reconnu. Un rapport dit: Lorsqu’Imam al-Hassan (as) est né, Imam Ali b. Abi Talib (as) voulait l’appelait « Harb ». « Harb » veut dire guerre. Le Prophète (saw) vint voir Ali et lui dit: « Non Ali! Appelle-le Hassan et non Harb. »Puis, lorsqu’Imam Hussein (as) est né,
Imam Ali b. Abi Talib (as) dit: « Maintenant, je veux l’appeler ‘Harb' ». Le Prophète (saw) lui dit de changer et de l’appeler Hussein plutôt que Harb. Puis, le récit continue en disant que lorsque Mohsin est né, Imam Ali b. Abi Talib (as) l’appela Harb, mais à nouveau, le Prophète (saw) lui dit de l’appeler Mohsin.
Pourquoi rejetons-nous ce hadith? Premièrement, Mohsin n’est jamais né. Bibi Fatima (as) a fait une fausse couche. Deuxièmement, lorsque le Prophète (saw) dit à Ali b. Abi Talib de ne pas faire quelque chose une fois, il ne le refait pas trois fois. Troisièmement, Ali b. Abi Talib (as) ne trouvait-il pas de meilleur prénom pour son fils que de l’appeler « Harb »? Cela fait partie des prénoms que l’on portait du temps du Jahiliyya. Durant le Jahiliyya, ils appelaient leurs fils « Satan » et « Dhalim » voulant dire « Oppresseur ».
Un autre récit dit qu’Imam Ali b. Abi Talib (as) voulait l’appeler Hamza ou Ja’far. Mais le Prophète (saw) dit non. Le troisième récit unaniment reconnu par tous les savants est que le Prophète décida de l’appeler « Hussein ».
La relation d’Imam Hussein (as) avec son grand-père
L’attachement du Prophète (saw) à Imam Hussein (as) et vice-versa était formidable. Parfois, un grand-père peut être le pire exemple pour un enfant et parfois, un grand-père peut-être le meilleur exemple pour un enfant. Combien de fois entendons-nous à la télévision que le grand-père était ivre ou violent et avait un langage grossier? Le Prophète (saw) nous a appris que l’enfant observe votre comportement; ainsi, si vous êtes grossier, colérique, désagréable, têtu ou d’un abord difficile, l’enfant prendra vos manières tandis que si vous incarnez la chaleur et l’humilité, l’enfant sera chaleureux et humble. De nos jours, dans les communautés musulmanes, nous avons des grands-parents grincheux. Ils embêtent toute la journée: « Où est le repas? Où est le thé? Apporte-moi ci et apporte-moi ça… »
Le Prophète (saw) était la parfaite incarnation de chaleur et de bonnes manières. Le Prophète (saw) prolongeait son sujood si Imam Hussein (as) était sur son dos. Lorsqu’il voyait Imam Hussein (as), il le prenait dans ses bras, l’embrassait et l’enlaçait.
Un jour, un Arabe du nom d’Agra (voulant dire « celui à la tête grasse ») vit le Prophète (saw) embrasser Imam Hussein (as) et lui dit: « Muhammad! Vous embrassez vraiment Imam Hussein (as)? – Oui, dit le Prophète (saw), pourquoi? – J’ai dix fils, dit Agra, et je n’ai jamais embrassé aucun d’entre eux. – Pourquoi? demanda le Prophète (saw). – Oh Prophète! Par virilité. Ce sont mes fils! Pourquoi les embrasserais-je? Je veux qu’ils soient des hommes. – Quiconque n’est pas clément avec ses enfants, Allah (swt) ne sera pas clément avec lui, dit le Prophète (saw). »
Imam Hussein (as) voyait que son grand-père était humble et respectueux envers tout le monde. Ne disait-on pas de son grand-père: « Innaka’ala khuluqin’Adhim! »(Il a les principes les plus élevés)?
Un jour, Imam Hussein (as) était debout près de son grand frère et ils observaient un homme en train de faire le wudu’. Ils remarquèrent que l’homme faisait le wudu’ complètement à l’envers. Il se lavait les mains avant, puis le visage, puis les pieds et ensuite la tête. Aujourd’hui, lorsque des Musulmans voient un de leurs coreligionaires ne pas faire sa prière correctement, ils se moquent de lui et le critiquent. Imam al-Hassan (as) et Imam Hussein (as) vinrent voir l’homme et lui dirent: « Oh Sheikh! Vous êtes plus âgé que nous. Est-ce que vous pouvez nous regarder faire le wudu’ et dire lequel le fait bien et lequel le fait mal? – Oh fils du Prophète! Ce serait un honneur! Allez-y, faites-le wudu’. » Après qu’ils ont fait le wudu’, il les regarda tous les deux et leur dit: « Ce n’est pas vous qui le faites mal. C’est moi qui le fais mal. »
Leur approche était si mature pour leur jeune âge car ils avaient observé leur grand-père depuis toujours. Si le grand-père à la maison a un akhlaq élevé, les petitsenfants aussi.
Imam Hussein (as) n’avait que cinq ans lorsqu’un des plus grands et des plus importants événements de l’Histoire Islamique eut lieu. Il s’agit de l’événement de Mubahila. Le Prophète (saw) prit les petits Hussein et Hassan avec lui pour affronter les Chrétiens. Qui prend un enfant de cinq ans et un enfant de six ans chez les ambassadeurs d’un pays chrétien? Les Chrétiens de Najran vinrent voir le Prophète (saw) et discutèrent avec lui. Il leur exposa une argumentation mais ils n’étaient pas convaincus. Le Prophète (saw) leur dit: « Très bien! Si vous remettez en question mon savoir dont je vous ai fait part, nous amènerons nos fils et vous amènerez les vôtres, nous amènerons nos femmes et vous amènerez les vôtres, nous viendrons nous-mêmes et vous viendrez vous-mêmes. » Dans le convoi chrétien, il n’y avait personne en dessous de quarante ans. Ils étaient tous plus vieux. Il était demandé au Prophète d’emmener ses fils, ses femmes et un homme comme lui-même. L’homme qui était comme lui-même était Imam Ali b. Abi Talib (as), la femme était Bibi Fatima (as), quant aux fils, Hassan et Hussein, âgés respectivement de six et cinq ans.
Que nous montrait-il? Il nous montrait que les jeunes doivent se mettre en avant dans la religion et ne pas rester en arrière. Lorsque nous allons rencontrer les gens des autres religions, si nos jeunes sont matures, ils feront alors avancer notre religion; mais si nos jeunes attendent d’avoir accompli le hajj et d’être mariés pour devenir religieux, cela veut dire que vous avez une religion qui n’atteint pas son objectif. Ainsi, le Prophète (saw) mit Imam al-Hassan (as) et Imam Hussein (as) en première ligne. Lorsque les Chrétiens arrivèrent, ils étaient émerveillés que Muhammad ait eu confiance en un enfant de cinq ans et un enfant de six ans. Le Prophète (saw) a montré qu’en donnant à de jeunes hommes des responsabilités très tôt, ils s’épanouissent et deviennent matures plus tôt. Si vous ne leur faites pas confiance, ils développeront un complexe d’infériorité en croyant qu’ils ne sont pas des individus fiables. Les Chrétiens virent ceci et dirent: « Nous n’entrerons pas en Mubahila avec ces cinq vu la lumière qui éblouit de leurs visages. S’ils disaient à la montagne de se déplacer, la montagne se déplacerait. »
Ainsi, Imam Hussein (as) était très proche et attaché à son grand-père ces premières années. Lorsque le Prophète (saw) était à l’article de la mort, Imam Hussein (as) vint et s’étendit sur la poitrine de son grand-père. Lorsqu’Imam Ali b. Abi Talib (as)
voulait l’enlever, le Prophète (saw) dit: « Non! Leur grand-père est en train de mourir. Laissez-moi profiter plus d’eux et laissez-les profiter plus de moi. »
La relation d’Imam Hussein (as) avec son père
Lorsque le Prophète (saw) décéda, Imam Hussein (as) n’avait que sept ans et quelques mois après seulement, sa mère, Bibi Fatima (as) décéda. Imaginez le double choc qui s’abbatit sur le jeune Hussein! A sept ans, il perdit son grand-père, puis sa mère. Depuis ce jour, il s’attacha à son père comme jamais. Personne n’était aussi proche d’Amir al-Mu’mineen qu’Imam Hussein (as). Lorsqu’on demanda au quatrième Imam: « Comment vous appelez-vous? – Je suis Ali b. Hussein. – Votre père a appelé tous ses fils Ali, lui dit-on. – Si mon père avait mille fils, il les aurait tous appelés comme son père, répondit l’Imam. »
L’attachement d’Imam Hussein (as) à son père était phénoménal, comme on peut l’imaginer, car son père élevait quatre orphelins et Imam Hussein (as) n’avait que sept ans. Là où son père allait, Imam Hussein (as) l’accompagnait. Tous les sermons qu’il prêchait, Imam Hussein (as) les écoutait. Toutes les connaissances que son père apportait aux autres, Imam Hussein (as) les retenait.
Un des plus célèbres duas dans l’Histoire Islamique est un dua qu’Imam Hussein (as) apprit d’Imam Ali b. Abi Talib (as) appelé Dua Mashlul. « Mashlul » signifie « celui qui est paralysé » ou « celui qui est atteint d’une maladie grave ». Imam Hussein (as) raconte: « J’étais avec mon père. Nous faisions le tawaf de la Ka’aba. Tout à coup, nous vîmes un homme agrippé à la Ka’aba et pleurant amèrement. Je dis à mon père: ‘Je n’ai jamais vu un homme pleurer ainsi.’ Mon père dit: « Mon cher fils, Hussein, va voir ce qui ne va pas.’ J’allais voir ce jeune homme agrippé à la Ka’aba et je lui dis: ‘Jeune homme! Qu’est-ce qui ne va pas? – J’étais désobéissant et grossier avec mon père, dit-il. – Qu’as-tu fait? – J’étais méchant avec lui à plusieurs reprises. Lorsqu’il me demandait quelque chose, je lui répondais méchamment et une fois, je l’ai même poussé loin de moi. Mon père dit: ‘Wallah! Je ne te pardonnerai jamais! Je ferai un dua contre toi pour ce que tu as fait!’ Depuis ce jour où il a fait un dua, je suis paralysé. Voyez comme mes mains saisissent la Ka’aba mais mes jambes ne bougent pas. La partie inférieure de mon corps ne bouge pas. Je vous en prie, aidez-moi!’ Je retournai vers mon père, celui qui menait ma vie, la personne de qui je retirais les meilleurs exemples et je lui dis: ‘Oh mon père Amir al-Momineen! Qu’allons-nous faire? – Hussein, demanda t-il, est-ce que le jeune homme est sincère? – Oui, mon père! J’ai vu les larmes couler de ses yeux. – Dis lui de réciter ce dua, dit mon père. – Quel dua est-ce? lui demandai-je. – Dua Mashlul. Lorsque quelqu’un est malade ou triste ou dans une situation difficile, qu’il récite Dua Mashlul après Salat ul-Isha et tu verras que la maladie va disparaître.’ Je retournai voir le jeune homme et lui dis:
‘Ce soir, après Salat ul-Isha, récite ce dua.’ Je lui récitai le dua et l’homme répéta après moi. Le jour suivant, je vis cet homme marcher près de la Ka’aba. Je le regardai et lui dis: ‘Comment se fait-il que tu marches? – Wallah! Au nom du Prophète (saw) qu’Allah a choisi comme Son dernier messager et qui est votre grand-père, hier soir, il est apparu dans mon rêve et m’a dit: ‘Viens vers moi, jeune homme, car tu as récité Dua Mashlul.’ Il a touché aux endroits où j’étais paralysé et dès que je me suis réveillé, tous ces endroits étaient guéris.' »
Ses mariages et ses enfants
Imam Hussein (as) avait trente-six ans lorsqu’Imam Ali b. Abi Talib (as) mourut. Imam Hussein (as) a épousé sept femmes et il chosit la plupart de ses femmes en se fondant sur son père. (Imam Ali b. Abi Talib (as) a épousé neuf femmes: Bibi Fatima (as), Amama, la nièce de Fatima (as), Khawla bint Ja’far, Fatima bint Hizam al-Qilabiyya, aussi appelée Umm ul-Banin, Asma bint Umais, Layla, Unsayee bint Thaqafiyya, Sahba et Mahya, la fille d’Umra b. Qais) Tous les mariages d’Imam Hussein (as) étaient extraordinaires. Il épousa Leyla, la fille d’Abi Murra qui était le fils d’Urwa b. Mas’ud al-Thaqafi. Le grand-père de Layla était donc Urwa. Urwa était le mu’min d’Al Yassin du temps du Prophète. Le grand-père maternel de Layla était Abu Sufyan. Sa fille, Maymuna était la fille d’Abu Sufyan. Mua’wiya était donc son oncle (à Layla) et Yazid, son cousin germain. Ainsi, l’arrière grand-père d’Ali Akbar était Abu Sufyan. Layla a donc donné à Imam Hussein (as) un fils tel qu’Ali Akbar, le premier fils d’Imam Hussein (as). Les historiens sont unanimes sur le fait qu’Ali Akbar était le fils aîné d’Imam Hussein (as). Toutefois, quelques uns disent qu’il était plus jeune qu’Imam Zayn ul-Abideen (as).
Puis, Imam Hussein (as) épousa Rubab. Le père de Rubab était Chrétien à l’origine. Il se convertit et Imam Ali b. Abi Talib (as) épousa la grande soeur de Rubab, Mahiyat. Imam al-Hassan (as) épousa la soeur suivante, Hayyat et Imam Hussein (as) épousa Rubab.
Il épousa aussi une dame appelée Shahzanan. En Arabe, « Shahzanan » veut dire « Sayyedat un-Nissa ». Lorsqu’Imam Hussein (as) l’épousa, Imam Ali b. Abi Talib (as) lui dit de changer son prénom en Shahrbanu car il n’y avait qu’une seule « Sayyedat unNissa » et il s’agissait de Bibi Fatima (as). Bibi Shahrbanu donna Zayn ul-Abideen (as) à Imam Hussein (as).
Umm Ishaq b. Talha était la femme d’Imam al-Hassan (as) au départ. Lorsqu’Imam al-Hassan (as) décéda, il avait écrit dans son testament: « Oh Hussein! Epouse ma femme. C’est quelqu’un de bien. Ne la laisse pas veuve avec personne pour la protéger. »
Puis, il y eut deux de ses femmes à propos desquelles les livres d’histoire divergent quant à leurs noms. Durant cette période, Imam Hussein (as) eut plusieurs enfants: il avait sept fils et quatre filles. De ses fils, Ali Akbar en était l’aîné, puis Zayn ul-Abideen et Ali Asghar. Dans la plupart des récits, Ali Asghar apparait comme un bébé de six mois. Mais, il n’y a aucune preuve dans les livres d’histoire mentionnant qu’Ali Asghar était un bébé de six mois. Le bébé de six mois était en fait Abdullah al-Radhi. C’est pourquoi dans les communautés iraquiennes, iraniennes, et libanaises, le fils de six mois est appelé Abdullah. L’utilisation d’Ali Asghar est une tendance indo-pakistanaise surtout. Dans les livres d’histoire, Ali Asghar est le fils d’Imam Hussein (as) mais il avait sept ans et selon des récits, il avait douze ans lors des événements du dix Muharram.
Imam Hussein (as) avait quatre filles: Ruqayya, décédée à Sham; Sukayna qui vécut jusqu’à un certain âge. Certains livres d’histoire disent qu’elle était poète et chanteuse mais il s’agit d’une autre Sukayna qui était la fille de Khalid b. Zubeiriyya. Puis, il y avait Fatima qui épousa Hassan, le fils d’Imam al-Hassan (as). Imam Hussein (as) disait: « Aucune femme ne ressemble à ma mère Fatima autant que ma fille Fatima. » Il avait ensuite une quatrième fille du nom de Zaynab. Ainsi, cette période précédant Karbala était la période de mariages d’Imam Hussein (as) et la période durant laquelle il a eu ses enfants.
La personnalité d’Imam Hussein (as) en dehors de l’événement de Karbala
Imam Hussein (as) a assisté à une période très tumultueuse de l’histoire islamique où la plupart des grands compagnons d’Imam al-Hassan (as) et d’Imam Ali b. Abi Talib (as) avaient été assassinés sous ses yeux. Son frère, Imam al-Hassan (as) avait été empoisonné et Hujr b. Adi, Amr b. Hamaq, Rushayd al-Hajari ont tous été tués. Demeurer patient pendant cette période était difficile pour Aba Abdullah.
Imam Hussein (as) avait démontré tous les grands attributs de sa personnalité avant l’événement de Karbala, mais le Jour d’Ashura, ils se manifestèrent tous en même temps. Par exemple, nous savons tous qu’Imam Hussein (as) était généreux à Karbala. Mais la générosité d’Imam Hussein (as) était visible bien des années avant Karbala. Lorsque le Prophète (saw) était sur le point de mourir, il dit aux compagnons de quitter Médine avec l’armée sous le commandement d’Usama âgé de dix-huit ans. Les compagnons, toutefois, ne rejoignirent pas Usama. Usama b. Zayd était à Ghadir et avait entendu le Prophète dire: « Man kuntu Mawla fa hadha Ali Mawla. » Après le décès du Prophète (saw), les compagnons vinrent voir Usama et lui demandèrent: « Est-ce qu’Ali b. Abi Talib a été choisi par le Prophète ou non? – Ne me demandez pas, dit-il. Je ne veux pas m’impliquer dans ces choses. » Lors de la bataille de Jamal, on demanda à Usama: « Usama! Qui a raison? Ali ou eux? – Je ne sais pas, dit-il. Je ne suis pas sûr. Je ne veux pas m’impliquer. » A Siffin, on l’interpella à nouveau et on lui demanda: « Qui a raison? Ali ou Mu’awiya? – Je ne sais pas. Peut-être qu’ils ont tous les deux raison. » Ceci est une leçon pour nous. Lorsque vous assistez à une injustice, ne dites pas: « Je ne veux pas m’impliquer. » Impliquez-vous et soutenez la vérité car vous pourriez être à l’origine de la dissension dans l’histoire à cause de votre silence. Au final, nous ne nous rappelons pas des propos de nos ennemis; nous nous rappelons du silence de nos amis. Lorsqu’Usama était mourant, il avait une dette de soixante mille dinars pesant sur lui. La seule personne à laquelle il songeait pouvant l’acquitter de sa dette était Imam Hussein (as). Il supplia: « S’il vous plaît. Allez chercher Hussein. »
Imam Hussein (as) vint et vit Usama allongé sur le lit. Il lui dit: « Usama! Qu’est-ce qui ne va pas? – Hussein! Pardonnez-moi, je vous prie. Votre père a été choisi le jour de Ghadir. Je l’ai vu de mes propres yeux. A Jamal aussi, je savais au fond qu’il avait raison car j’ai entendu le Prophète dire: ‘Ali est avec la vérité et la vérité est avec Ali’ et à Siffin, j’ai dit que je ne savais pas qui avait raison mais je sais qu’Ali b. Abi Talib est aux cieux alors que Mu’awiya est sur la terre. Hussein, j’ai des ennuis. – Quoi donc? demanda Imam Hussein (as). – J’ai une dette de soixante mille dinars. Aidez-moi, je vous prie. – Usama, ne vous en faites pas. Vous avez des remords. Qu’Allah vous pardonne! » Il se retourna et dit à une personne de l’accompagner pour récupérer les soixante mille dinars pour Usama.
De même, lorsque le troisième calife, Uthman, était seul chez lui et que les Musulmans l’attaquaient, Imam al-Hassan (as) et Imam Hussein (as) restaient debout devant la porte d’Uthman pour le protéger afin que les Musulmans ne soient pas désunis. Ils auraient pu se dire: « Uthman a maltraité Abu Dharr et Abdullah b. Mas’ud et usurpé la position de notre père! » Mais, au lieu de cela, ils ne voulaient pas de désunion entre les Musulmans et ils restèrent à sa porte pour le protéger. Ce sont eux qui lui donnèrent de l’eau lorsque les Musulmans lui en avaient privé et ce qu’il y a de plus triste, c’est que ces Musulmans rendirent Imam Ali b. Abi Talib (as) responsable de la cause de la mort d’Uthman plus tard alors qu’Imam Ali b. Abi Talib (as) avait envoyé ses fils le protéger malgré leurs différends politiques.
Beaucoup de célèbres hadiths ont été cités d’Imam Hussein (as). Imam Hussein (as) a dit: « J’ai entendu mon grand-père, le Prophète dire: ‘La meilleure qualité d’un Musulman est qu’il parle peu d’un sujet qui ne le concerne pas.' » Combien de Musulmans font-ils leur affaire que de se mêler à tout?
Une autre fois, il dit: « J’ai entendu mon père, Amir al-Mu’mineen dire: ‘Je suis surpris de l’être humain qui se garde de certains aliments de peur de tomber malade mais ne se garde pas du péché bien qu’il sait à propos du feu de l’enfer.' »
Un jour, un jeune homme vint voir Imam Hussein (as) et dit: « Oh fils du Prophète! Je ne peux pas m’empêcher de pécher et je vais devoir continuer. Que faire? Donnez-moi des conseils. – Continue à pécher, dit Imam Hussein (as). – Pardon? dit-il. – Continue à pécher, répéta Imam Hussein (as). – Imam Hussein! Je suis venu à vous pour des conseils et vous me dites de continuer de pécher? – Oui, dit l’Imam. Continue à pécher mais sous cinq conditions: Continue à pécher mais fais-le à un endroit où Allah ne peut pas te voir. – Mais Aba Abdullah, Allah peut me voir partout. – D’accord, dit l’Imam. La seconde condition est: continue à pécher mais ne le fais pas sur la terre d’Allah. Va bâtir ta propre terre et va pécher là. Continue à pécher mais ne fais pas usage de la subsistance d’Allah comme énergie pour pécher. Continue à pécher, mais lorsque l’ange de la mort vient retirer ton âme, dis-lui: ‘Pas maintenant!’ Continue à pécher mais lorsque tu es puni dans le feu de l’enfer, ne dis pas: ‘Je ne dois pas être là. Sortez-moi de là!’ Si tu peux respecter ces cinq conditions, continue à pécher. – Ya Aba Abdullah! Je ne pécherai plus jamais à partir de maintenant. »
Un jour, Imam Hussein (as) demanda à un professeur, Abu Abdur Rahman alSalami, d’apprendre à son fils à réciter le Coran. Lorsque le professeur finit sa leçon, Imam Hussein (as) vit son fils réciter: « Bismillah hir Rahman nir Rahim. » En entendant cela, l’Imam donna beaucoup de choses de valeur telles que des perles et des vêtements en cadeau au professeur. Les gens dirent à Imam: « Aba Abdullah! Tout ce que cette personne a fait, c’est d’apprendre à votre fils à dire: ‘Bismillah hir Rahman nir Rahim’ et vous lui avez donné tant de hadiya? – Tout ce que je donne ne sera jamais assez car cette personne a appris à mon fils à mentionner le nom d’Allah. »
Imam Hussein (as) a fait son plus grand sacrifice avant les événements de Karbala et qui était en fait relié à Karbala. Après le décès d’Imam Ali b. Abi Talib (as), un homme du nom d’Assam b. Mustalaq qui était originaire de Syrie vint voir l’Imam Hussein (as) et lui dit: « Comment vous appelez-vous? – Hussein, dit l’Imam. – Fils de? – Fils d’Ali b. Abi Talib. – Qu’Allah vous maudisse et qu’Il maudisse votre père! – Est-ce que l’air de cet endroit vous fait du mal? Peut-être que vous avez eu un différend avec votre femme? Avez-vous un endroit où vous abriter ou personne ne vous a donné de quoi vous vêtir? Je vous en prie, venez chez moi si vous êtes un étranger ici. » Cette personne se mit à pleurer. Il dit: « Aba Abdullah! J’ai maudit votre père devant vous et c’est ainsi que vous me répondez? En me donnant accès à votre maison? – Nous sommes la famille du Prophète et c’est ainsi que nous traitons les gens car notre grand-père, le Prophète est venu pour perfectionner les principes de l’humanité. »
A la bataille de Nahrawan, les soldats qui ont été capturés par Imam Ali b. Abi Talib (as) étaient debout là. Un des soldats qui s’était battu avec Imam Ali b. Abi Talib (as) ce jour-là a été capturé et il avait les poignets liés par une corde. Imam Hussein (as) passa devant lui et le vit. Le soldat le vit et lui dit: « Hussein, je t’en prie! Enlève cette corde de mes poignets car la corde me rend nerveux. » Imam Hussein (as) retourna voir son père et lui dit: « Oh mon père! Je vous demande une faveur. – Quoi donc? dit Imam Ali b. Abi Talib (as). – Cette personne là-bas? Le voyez-vous? – Oui, je le vois, dit Imam Ali b. Abi Talib (as). – Il dit que ses liens sont serrés autour de ses poignets, même si vous ne feriez jamais cela, mais on dirait que ça lui fait mal et il m’a demandé de les retirer. Oh mon père! Puis-je le faire? » Imam Ali b. Abi Talib (as) regarda son fils et dit: « Aba Abdullah! Vas-y! Mais pourquoi veux-tu faire cela? – Mon père! Quand quelqu’un me demande quelque chose, comment puis-je l’ignorer? Je ne veux pas décevoir cette personne, répondit Imam Hussein (as). »
Imam Hussein (as) retourna vers ce soldat et lui dit: « Donnez-moi vos mains. » Et il retira les liens des poignets de Shimr b. Dhil-Joshan. Comment est-ce que cet homme remercia l’Imam lorsqu’il s’assit sur sa poitrine cet après-midi à Karbala?
Ainsi, Imam Hussein (as) n’a pas montré ces attributs de grâce, de bonté, de générosité et de sagesse sur les terres de Karbala seulement, mais il en a fait la preuve tout au long de sa vie et des annnés avant l’événement d’Ashura. Karbala, c’était lorsqu’il manifesta tous ces attributs en même temps en une journée tels que la générosité, le savoir, l’humilité, le pardon, l’attention, l’honneur et la dignité. A tel point que le coeur clément d’Aba Abdullah pardonna Hurr b. Yazid al-Riyahi qui était à la tête de l’opposition et qui avait bloqué l’accès à l’eau aux enfants de Hussein !
Quel homme qui a soif, mais avant d’apaiser sa soif, dit à son cheval: « Bois! Je ne supporte pas de te voir assoiffé »? Aujourd’hui, les pays musulmans ne respectent pas les droits des animaux alors que le maître de l’Islam montrait du respect à ses animaux. Quel homme allongé par terre avec son assassin sur la poitrine dit à son assassin: « Si tu me donnes à boire, j’interviendrai en ta faveur le Jour du Jugement? »
Lorsque l’on étudie la biographie d’Imam Hussein (as), on réalise que les Musulmans ne sont pas les seuls à avoir été touchés par cette personnalité colossale. Lorsque Gandhi se rendit à sa marche du sel accompagné de soixante-douze personnes, on lui demanda: « Pourquoi avez-vous pris soixante-douze personnes avec vous? – Parce que Hussein avait pris soixante-douze personnes avec lui et les soixante-douze de Hussein étaient éternels. Je veux que mes soixante-douze soient éternels aussi. J’ai appris de Hussein comment remporter la victoire tout en étant opprimé. »
Charles Dickens dit: « Si Hussein s’était battu pour satisfaire ses désirs terrestres… je ne comprends pas alors pourquoi sa soeur, sa femme et ses enfants l’accompagnaient. La raison dit donc qu’il s’est sacrifié purement pour l’Islam. »
Nehru dit: » Le sacrifice d’Imam Hussein est, pour tous les groupes et les communautés, un modèle de la voie de la droiture. »
Antoine Bara, le célèbre Libanais chrétien dit: « Aucune bataille dans l’histoire moderne et passée de l’humanité n’a gagné autant de sympathie et d’admiration ni fourni autant de leçons que le martyr de Hussein à la Bataille de Karbala. »
Tous ces gens nous montrent que Hussein vit encore dans le coeur de chaque être humain et c’est pour cela que l’on dit: « Le martyr de Hussein a causé une bouffée de chaleur dans le coeur du croyant qui ne s’estompera jamais! »
Discours et sermons du
Dr. Sayed Ammar NAKSHAWANI
Ô mon Dieu, prie sur Muhammad et la famille de Muhammad