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Imam Muhammad ibnou Hassan
al-Mahdi (ajfs)
Imam Muhammad b. Hassan al-Mahdi (ajfs) est né le 15 Sha’ban de l’an 255 après l’hégire. Il est vénéré par beaucoup comme le Messie de la religion de l’Islam. Sa vie doit être étudiée en profondeur car il est le Sauveur Attendu de la religion, celui qui fera régner la justice et qui mettra fin à toute forme d’oppression et en effet, toute forme de cruauté et de tyrannie. La discussion concernant l’Imam est vital et touche chacun d’entre nous. C’est une discussion dont on peut tirer plusieurs leçons et plusieurs exemples et principes peuvent être obtenus, qu’ils soient d’ordre théologique, éthique ou jurisprudentiel.
Le Mahdi: un concept universel
La discussion à propos du Mahdi a un fondement historique mais une portée contemporaine, contemporaine du fait que toutes les religions du monde aujourd’hui croient en la venue du Mahdi, ou le Sauveur Attendu. Si vous devez étudier les écritures de chacune des religions du monde, vous trouverez dans chacune de leurs écritures une discussion à propos du Sauveur Attendu, un Sauveur qui éliminera toute forme de tyrannie et d’oppression et qui amènera la justice et la paix équitable dans le monde dans lequel nous vivons. Par exemple, si nous analysons l’Avesta, les écrits zoroastriens, vous verrez qu’ils mentionnent le nom d’un homme appelé « Saoshyant ». Saoshyant est le Sauveur Attendu, celui qui viendra et qui apportera le bien complet dans l’univers. Si vous analysez le Bhagavata Purana, un des écrits hindous, vous y trouverez le nom d’une personne appelée « Kalki » qui apparaîtra lorsque les politiciens seront corrompus et traîtres et abuseront des innocents. Il viendra et mettra fin à la corruption et à la trahison dans le monde. Dans le bouddhisme, vous verrez que Gautama parle d’un ultime Bouddha, un Bouddha qui apportera la lumière sur terre à un moment où elle sera dans l’obscurité totale. De même, dans les écritures juives, il y a une discussion à propos du Messie de la progéniture de David qui viendra éliminer toute forme de tyrannie et d’injustice. Dans les écritures chrétiennes aussi, il est fait mention de la deuxième venue de Jésus comme Messie qui viendra avec les paroles de Dieu et qui fera régner la justice et l’égalité dans le monde.
Autrement dit, on voit que la croyance au Mahdi n’est pas une croyance musulmane exclusivement, mais une croyance dans toutes les religions du monde aujourd’hui. De même, lorsque vous regardez dans la religion de l’Islam, vous verrez que les Sunnites et les Shi’as ont plus de choses en commun que de divergences à ce propos. Il est obligatoire pour chaque Musulman, Sunnite comme Shi’a, de croire au Mahdi et la seule différence entre les différentes écoles porte sur la question de savoir s’il est en vie ou s’il va naître. A part cela, il y a de nombreuses traditions, dans la littérature sunnite comme shiite, qui font référence à un homme appelé le Mahdi, de la descendance des fils de Fatima (as) qui portera le même nom que le Prophète (saw) et qui établira la justice. Aussi, la nécessité d’analyser la biographie est-elle dûe, dans un premier plan, à sa pertinence par rapport à chacune des religions au monde aujourd’hui.
Dans un second plan, la célèbre phrase que nous attribuons au Prophète Muhammad (saw) dit: « Quiconque meurt dans avoir connu l’Imam de son temps meurt de la mort d’un ignorant. » Donc, tous les Musulmans ont cette croyance qu’il est nécessaire de connaître l’Imam de Notre Temps et qu’il est nécessaire de comprendre sa biographie et par conséquent, beaucoup de questions sont soulevées concernant l’Imam aujourd’hui. Certaines sont les suivantes: « A combien de gens est-ce qu’Imam Hassan alAskari (as) a parlé d’Imam al-Mahdi (ajfs)? » « Quelle est l’origine de la mère d’Imam alMahdi (ajfs)? » « Est-ce qu’Imam al-Mahdi était avec ses parents les premières années de sa vie ou pas? » « Quel était l’intérêt d’une occultation mineure et qui étaient ses représentants? » « Quel était la philosophie sous-jacente à l’occultation majeure? » « Quelles sont les signes de sa réapparition? »
Telles sont toutes les questions posées de nos jours. Il y a des éléments au sein de nos communautés aujourd’hui qui commencent à remettre en question la position de l’Imam mais cela permet la libre-pensée et il n’y aucun mal à laisser les gens venir discuter des choses avec des preuves et des textes afin que nous puissions prendre connaissance de la biographie de l’Imam de Notre Temps.
Circonstances et controverses concernant sa naissance
Lorsqu’on traite de la vie de Muhammad b. Hassan al-Mahdi (ajfs), nous débutons avec sa naissance le 15 Sha’ban de l’an 255 après l’hégire. La question qui se pose est: quelle était la situation lorsqu’il vit le jour? Comme nous le savons si bien, son père, notre onzième Imam, avait environ vingt-deux ans lorsqu’il reçut l’Imamat. Il y avait deux groupes de gens qui se préoccupaient d’identifier son successeur.
Le premier groupe se composait évidemment de ceux qui allaient être ses propres adeptes, les gens de sa propre école, de la religion de l’Islam et de l’école d’Ahlulbayt. Ces gens avaient en leur possession des traditions qui stipulaient qu’il y aurait douze Imams après le Prophète (saw) ou qu’il y aurait douze califes après le Prophète (saw). Par exemple, dès l’époque de notre sixième Imam, des gens comme Abu Saeed Al-Asfari, Fadl b. Shadhan (un compagnon du dixième Imam) en parlent dans leurs manuscrits. Du temps de notre neuvième Imam, Bukhari et Muslim le mentionnent dans leurs Sahihs. Tous ont mentionné les noms des Imams d’Aal Muhammad ou donné le nombre de califes après le Prophète ou décrit le Mahdi de la lignée du Prophète (saw).
Ainsi, Imam al-Bukhari, qui a vécu du temps d’Imam al-Jawad (as), Imam Ali alHadi (as) et Imam Hassan al-Askari (as), dans son livre, Sahih al-Bukhari, que nous détenons jusqu’aujourd’hui, a écrit à propos du fait qu’il y aura non seulement douze califes après le Prophète (saw) mais qu’il y aura aussi un homme du nom de Mahdi de la lignée de Fatima (as) qui viendra faire régner la justice et éliminera toutes les formes de tyrannie.
En d’autres termes, il existait de nombreux textes disponibles à l’époque qui parlaient déjà du Mahdi. ‘Ali Mahzayar al-Ahwazi était un proche associé du neuvième Imam, al Jawad. Il a été nommé par ce dernier pour le représenter à al-Ahwaz et continua à occuper ce poste durant le règne du dixième Imam, al-Hadi. Il a écrit deux livres intitulés Kitab al-Malahim et Kitam al-Qa’im qui traitent tous les deux de l’occultation de l’Imam et de son apparition avec une épée. Puis, de l’an 260 à l’an 329, ses deux fils Ibrahim et Muhammad devinrent les représentants agréés du Douzième Imam à Al-Ahwaz. C’est sous leur autorité qu’al-Kulayni et al-Saduq donnent des informations concernant les méthodes de communication utilisées dans les activités confidentielles des Imamites.
Dans son oeuvre à propos du Ghayba intitulé al-Mashyakha, al-Hassan b. Mahbub al-Sarrad rapporte plusieurs anecdotes souvent attribuées aux Imams. Cette oeuvre est égarée mais plusieurs citations venant de celle-ci sont incluses dans les sources imamites disponibles.
Al-Fadl b. Shadhan al-Nisaburi était un savant imamite très connu qui s’assurait de la confiance et des louanges du onzième Imam. Il a aussi fait une compilation dans un livre appelé al-Ghayba mais la plupart de son contenu semble citer l’oeuvre d’al-Hassan b. Mahbub. Puisqu’al-Fadl est décédé deux mois avant le décès du onzième Imam, l’importance de son oeuvre réside dans les histoires qu’il a rapportées indiquant que le Douzième Imam sera al-Qa’im.
Beaucoup d’écrivains plus tard tels qu’al-Tusi dans son oeuvre intitulé al-Ghayba, se sont basés sur l’oeuvre d’al-Fadl. Baha al-Din al-Nili a aussi compilé une oeuvre intitulée al-Ghayba qui résume l’oeuvre d’al-Fadl. Malgré le fait que l’oeuvre originale d’al-Fadl est introuvable, les travaux de Mirlawhi, Kifayat al-Muhtadi fi Ma’rifat al-Mahdi et de Mirza Husayn al-Nuri, Kashf al-Astir semblent être des reproductions de son oeuvre. Il n’est donc pas insensé de faire usage de ces sources pour nos objectifs actuels. L’autre groupe qui se préoccupait de sa naissance se composait des califes abbassides. Bien sûr, vous trouverez actuellement des gens qui disent: « Quelle preuve avez-vous qu’Imam al-Mahdi était né à ce moment-là? Imam al-Mahdi n’est pas né. Imam al-Mahdi naîtra plus tard. »
Notre réponse est, tout d’abord, que vous avez déjà des textes qui parlent des douze Imams et son nom est le dernier de la liste; ensuite, s’il n’y avait aucune indication de la naissance d’Imam al-Mahdi (ajfs), alors, pourquoi est-ce qu’Imam Ali al-Hadi (as) et Imam Hassan al-Askari (as) ont été assignés à résidence par les califes abbassides? Qu’avaient-ils tous les deux qui représentait une telle menace pour les Abbassides? De grandes armées? Avaient-ils cent mille personnes flanquées à l’extérieur de leurs maisons? Si vous regardez leurs vies, vous verrez qu’ils avaient relativement peu d’adeptes qui avaient accès à eux. Donc, si quelqu’un vous dit aujourd’hui: « Je ne crois pas qu’Imam al-Mahdi soit né. Quelle preuve avez-vous? », en plus des textes de Fadl b. Shadhan ou d’Abu Saeed al-Asfari, ou, par exemple, les textes qui mentionnent les Imams, dites-leur: « Alors, pourquoi est-ce que les califes abbassides restaient flanqués à l’extérieur de chez lui dans l’attente qu’une des femmes de la maison donne naissance à un enfant? » S’ils ne craignaient rien, alors pourquoi est-ce qu’Imam Ali al-Hadi (as) et Imam Hassan al-Askari étaient-ils assignés à résidence par le calife?
Est-ce qu’Imam Hassan al-Askari (as) a parlé d’Imam al-Mahdi (ajfs) à beaucoup de gens? Si vous faites des recherches, vous en concluerez qu’Imam Hassan al-Askari n’en a pas parlé à beaucoup de gens. En fait, vous pourrez même vous apercevoir que certains des conseillers et confidents les plus proches d’Imam Hassan al-Askari (as) ne savaient rien à propos de la naissance d’Imam al-Mahdi (ajfs) jusqu’au jour de sa naissance. Seul un groupe très proche de gens savaient effectivement à propos d’Imam al-Mahdi (ajfs). Qui étaient-ce? C’était Abu Hashim al-Ja’fari, Ahmad b. Ishaq, Hakima (la tante paternelle d’Imam Hassan al-Askari (as) enterrée à Samarra) et Khadija (une autre tante paternelle d’Imam Hassan al-Askari (as)); de même, parmi les confidents proches, il y avait des gens comme Abul Adyan. Mis à part ceux-là, il semble improbable qu’Imam Hassan al-Askari (as) ait parlé à beaucoup de gens d’Imam al-Mahdi (ajfs). De plus, il est même possible que Hakima ne savait rien de la naissance de l’Imam jusqu’au jour de sa naissance. Pourquoi? Car Imam Hassan al-Askari (as) devait être très prudent quant à qui savait précisément quelque chose de son fils.
Le plus ancien savant imamite à faire un rapport concernant la mère du Douzième Imam est al-Mas’udi. Il rapporte que c’était une esclave appelée Narjis. AlShahid (en 786 – 1384) dit qu’elle s’appelait Maryam b. Zayd al-‘Alawiyya et d’autres lui donnent le nom de Rayhana, Saqil et Sawsan. Il est possible qu’elle s’appelait Narjis et que les autres noms, à l’exeption de Saqil, soient des noms qui lui ont été donnés par sa propriétaire, Hakima bint Muhammad al-Jawad. Les gens à cette époque avaient l’habitude d’appeler leurs filles-esclaves de différents noms comme formes de flatterie et Narjis, Rayhana et Sawsan sont tous des noms de fleurs.
Le plus ancien rapport concernant la nationalité de la mère du Douzième Imam remonte à l’an 286. Cela a été écrit pour la première fois par al-Saduq, sous l’autorité de Muhammad b. Bahr b. Sulayman al-Nakhkhas. D’après ce rapport, il s’agissait d’une Chrétienne de Byzance qui avait été capturée par des troupes islamiques. Qui était cette dame?
Imam Ali al-Hadi (as) dit un jour à son compagnon, Bishr b. Sulayman: « Oh Bishr! Tu fais partie des gens de Médine, des Ansar. Je veux que tu ailles à l’Euphrate sur les berges de Bagdad. Tiens! Prends deux cent vingt dinars d’or avec toi. – Pourquoi, oh Imam? – Va là bas et tu verras un bateau arriver. Il y aura un homme qui en sortira un certain nombre d’esclaves. Cet homme s’appellera Umar b. Yazid. Il sortira avec des esclaves. Tu verras une esclave en particulier et les gens enchériront sur elle. Il essaiera de lui retirer son voile mais elle dira: ‘S’il vous plaît! Ne touchez pas à mon voile!’ et lorsque les gens enchériront, elle ne cessera de rejeter toutes les offres jusqu’à ce qu’un d’entre eux dise finalement: ‘J’offre trois cents dinars et je te donnerai ce que tu veux.’ Elle se retournera et dira: ‘Même si vous me donnez le royaume de Sulayman, je ne me plierai pas à votre volonté.’ A ce moment-là, paie-lui deux cent vingt dinars d’or et donne-lui cette lettre. Quand elle lira la lettre, tu la verras l’embrasser. Et elle viendra avec toi. »
Bishr raconte: « J’y allai et les enchères débutèrent. Je lui donnai la lettre, elle l’embrassa et elle vint avec moi et elle se mit à parler en arabe et à me raconter toute son histoire. Elle dit: ‘Je vais vous raconter mon histoire. Je m’appelle Malika. Je suis la fille de César de Rome. Mon père voulait me marier à mon cousin. Il a invité plus d’un millier de dignitaires, de prêtres et toutes les personnalités saintes. Le jour de notre mariage, il y eut un tonnerre comme si le bâtiment tremblait. Le mariage a été reporté. Le jour où nous allions nous marier à nouveau, il y eu un tremblement dans le bâtiment à nouveau et le mariage a été reporté. Mon père était inquiet. Pourquoi est-ce que ce mauvais présage nous arrivait dessus?
Après tout cela, j’ai vu Prophète Jésus en rêve avec tous ses compagnons se diriger vers Prophète Muhammad et tous ses fils. Prophète Muhammad dit à Jésus: ‘Nous voulons te demander la main de ta fille pour notre fils, Hassan al-Askari.’ Prophète Jésus répondit: ‘C’est un honneur pour nous.’ Je me suis réveillée sur ce rêve. Quatorze nuits plus tard, j’ai fait un autre rêve où j’ai vu Fatima Zahra parler à Maryam. Dans ce rêve, je lui ai demandé: ‘Quand verrai-je Hassan al-Askari?’ et Fatima Zahra dit à Maryam: ‘Lorsque ta fille rejoindra la religion de l’Islam, il y aura alors une union entre eux. » J’attendais que cette union ait lieu puis Imam Hassan al-Askari est venu me dire dans un rêve: ‘Il y aura une guerre entre les Musulmans et les Romains. Tu débarqueras au bord d’un fleuve et tu seras vendue pour cette somme. Lorsque cette personne t’offre tant et il y aura une lettre romaine, accepte-le.’ Et c’est comme ça que je suis arrivée.' »
Bishr dit: « Lorsque je l’ai amenée à Imam Ali al-Hadi (as), Imam Ali al-Hadi (as) lui dit: ‘Tu es honorée par Allah sur cette terre.' »
La nuit du 15 Sha’ban, Hakima, la tante d’Imam Hassan al-Askari elle-même dit: « Je ne savais pas laquelle des femmes allait donner naissance. » Cela est principalement dû au fait que Narjis n’avait pas les signes de grossesse en elle. Quelqu’un pourrait dire: « Comment peut-on ne pas avoir les signes de grossesse? » Ce à quoi, nous disons: « Est-ce que la mère de Musa avait des signes de grossesse? » Pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas de signes de grossesse? Car Pharaon aurait tué le bébé. Allah a donc caché sa grossesse. Si Allah peut cacher la grossesse de la mère de Nabi Musa, pourquoi ne pourrait-il pas cacher la grossesse de la mère d’Imam al-Zaman (ajfs)?
Hakima dit donc: « Je ne savais pas laquelle des femmes allait donner naissance jusqu’à ce que mon neveu vienne me dire: ‘Oh tante! Rompez le jeûne chez nous ce soir. Et je veux que vous restiez à la maison ce soir car la preuve d’Allah sur terre naîtra.’ J’allais chez lui ce soir et je regardai Narjis. Narjis vint me laver les pieds et je dis: ‘Non! Je dois te laver les pieds; tu vas être la mère de l’Imam de ce temps.’ Cette nuit, le bébé naquit et nous entendîmes un verset du Coran de la bouche du bébé. »
Il s’agissait du verset 5 du Surah 28: « Mais Nous voulions favoriser ceux qui étaient considérés comme étant faibles sur terre et en faire des Imams et en faire les héritiers… »
Donc, tout le monde autour d’Imam Hassan al-Askari (as) ou les Shi’as n’étaient pas au courant de la naissance de l’Imam car il y en a auxquels vous ne pouvez tout simplement pas faire confiance. Le premier d’entre eux était le frère d’Imam Hassan alAskari (as), Ja’far. Lorsqu’Imam Hassan al-Askari (as) tomba malade, Ja’far alla secrètement chez le calife abbasside et lui dit: « Venez à la maison maintenant. Le Mahdi va sûrement conduire ses prières. »
Imam al-Mahdi (ajfs) naquit en l’an 255. Imam Hassan al-Askari décéda en 260. Quand un bébé naît dans une maison et que des soldats sont flanqués dehors à la surveiller minutieusement, les soldats finiront forcément par savoir au bout de six mois, un an, ou dix-huit mois ou vingt-quatre mois, qu’il y a un bébé qu’ils n’avaient jamais vu avant. Comment est-ce que l’Imam a t-il pu vivre à Samarra tout ce temps sans que personne ne le remarque? Et nous pensons que son Ghaybat al-Sughra (Occultation Mineure) a débuté à l’âge de cinq ans. Où était-il alors?
Si vous dites qu’il était aux alentours de Samarra durant ces cinq années, les gens se retourneront vers vous et vous demanderont: « Ecoute! Est-ce que ces soldats étaient aveugles? Ils ne pouvaient pas voir un enfant marcher aux alentours? »
Cela prouve qu’il n’était pas à Samarra. Son père l’envoya peu de temps après sa naissance hors de Samarra pendant quarante jours, puis son père l’envoya vivre chez sa grand-mère, Hudaifa, à Médine. Lorsqu’Imam Hassan al-Askari (as) était sur le point de décéder, ce fut à ce moment-là qu’il était supposé revenir à Samarra. Donc, les premières années d’Imam al-Mahdi (ajfs) s’écoulèrent à Médine et non à Samarra. C’est pourquoi lorsque certains des compagnons d’Imam Hassan al-Askari (as) venaient le voir et lui disaient: « Où est ton fils? », Imam Hassan al-Askari (as) répondait: « Si vous allez à la Mecque pour le hajj, vous le verrez; et si vous allez à Médine, vous le verrez. »
Finalement, Imam Hassan al-Askari (as) dit à Abul Adyan: « Je vais mourir dans quinze jours. Voici les lettres pour mes Shi’as de Bagdad. J’ai répondu à tous leurs problèmes de jurisprudence. Va à eux. Tu verras Ahmed b. Hassan là-bas. Quand tu vas là-bas, réponds à leurs questions. Quand tu reviendras dans quinze jours, tu entendras que Hassan al-Askari est décédé. Tu auras les lettres avec toi et tu verras celui qui te les demandera et celui qui priera sur moi et celui qui répondra combien il y a dans le sac jaune. C’est mon successeur, oh Abul Adyan. »
Imam ne dit même pas à Abul Adyan l’identité précise de son fils mais il lui dit de veiller aux signes. Abul Adyan alla à Bagdad, y séjourna quelques jours, puis revint et il raconte: « Quand je suis revenu à Samarra, tout le monde était dehors et disait: ‘Hassan al-Askari est décédé.’ J’allai chez l’Imam et je vis Ja’far dire qu’il était le nouvel Imam. Il était sur le point de commencer la prière quand quelqu’un vint et le poussa en disant: ‘J’ai plus le droit de mener cette prière.' »
Si Imam al-Zaman (ajfs) vivait à Samarra toutes ces années, est-ce que les gens seraient confus quant à son identité? Au contraire, ils seraient confus si quelqu’un venait de manière fortuite de Médine et conduisait les prières. Si Imam al-Zaman mena ses prières, quelqu’un aurait pu se retourner et dire: « Vous êtes en train de me dire qu’un enfant de cinq ans est venu mener la prière et personne ne l’avait jamais vu à Samarra avant? » Mais il ne viviat pas à Samarra; il vivait à Médine et il était revenu enterrer et accomplir le salat de son père car un Imam prie toujours sur un Imam.
Donc, lorsque l’Imam vint, Ja’far était déconcerté: « Qui était cette personne? » Si l’Imam vivait à Samarra, est-ce que Ja’far aurait été surpris? Tout le monde s’installait en rangées pour prier et personne ne se souciait de qui conduisait. Ils essayaient d’arriver à temps pour les prières. Juste à ce moment-là, l’Imam s’approcha d’Abul Adyan et Abul Adyan raconte: « J’étais juste debout là et ce garçon de cinq ans vint me voir et me dit: « Oh Abul Adyan! Donne-moi les lettres.' » Abul Adyan les lui remit car il se souvenait qu’Imam Hassan al-Askari (as) lui avait dit qu’il y aurait trois signes: il y aurait quelqu’un qui lui demandera les lettres et qui conduira les prières, mais avant que le troisième signe ne se manifeste, Ja’far se mit à avoir des soupçons et se rendit chez le calife abbasside: « Dépêchez-vous! Le Mahdi est là. Venez vite. »
Le Juge Suprême de Samarra vint et tous les autres arrivèrent. Alors qu’ils entrèrent, une personne de Qum vint aussi et dit: « Où est al-Askari? – Il est décédé, dit Ja’far. – Très bien, dirent les gens de Qum. Nous avons un montant de khums à lui remettre. Combien y en a t-il si vous êtes vraiment Imam? – Quoi? Pensez-vous que je sais ce qui n’est pas visible? dit Ja’far. » Puis, une personne vint et leur dit: « Mille dix dinars.’ Les gens lui remirent le sac. Abul Adyan dit: « Je regardai l’homme qui prit l’argent et je lui dis: ‘Où vas-tu? – Je retourne à mon Imam al-Hujjah b. ul-Hassan al-Mahdi (saw). » Depuis cette période, Imam al-Mahdi (ajfs) partit en Ghaybat al-Sughra (petite occultation).
En d’autres termes, il y a un malentendu concernant les cinq premières années de la vie d’Imam al-Mahdi (ajfs) dans nos communautés et cela demande des éclaircissements. Beaucoup se demandent comment tout cela a eu lieu.
Ghaybat al-Sughra et ses représentants
Ghaybat al-Sughra faisait partie d’un système qui débuta au temps d’Imam asSadiq (as). Imam as-Sadiq (as) lança un mouvement clandestin appelé « al-Wikala » ou « les Députés ». Imam as-Sadiq (as) savait qu’il allait bientôt y avoir une période où tel Imam sera en prison ou assigné à résidence ou en surveillance rapprochée par le gouvernement. Imam as-Sadiq (as) prépara donc Ghaybat al-Sughra. Il lança le mouvement clandestin dans lequel, si vous ne pouvez pas avoir accès à l’Imam parce que l’Imam était assigné à résidence, l’Imam nommait quelqu’un que vous alliez voir de sa part.
Imam as-Sadiq (as) avait, par exemple, Mualla b. Khunais; Imam al-Kadhim (as) avait Uthman b. Isa ar-Rawasi; Imam ar-Ridha (as) avait Safwan b. Yahya; Imam alJawad (as) avait Abdur Rahman b. Hajjaj et Imam Ali al-Hadi (as) avait Ayyub b. Nuh. Leur mission consistait à récolter le zakat et le khums des Shi’as et répondre aux questions des Shi’as de la part de l’Imam. Imam Hassan al-Askari (as) avait des familles qui étaient prêtes à le faire pour lui. La famille Nawbakhti, la famille Mahziyar et la famille Hamadani travaillaient toutes pour Imam Hassan al-Askari (as).
Imam al-Mahdi (ajfs) partit en Ghaybat al-Sughra pour nous préparer à son absence de sorte que durant son absence, il y aurait des gens vers qui nous tourner pour avoir des réponses. Ghaybat al-Sughra a duré environ soixante-neuf à soixante-dix ans. Imam al-Mahdi (ajfs) nomma quatre représentants durant ce temps. Le premier d’entre eux était Uthman b. Saeed. Les récits disent qu’il travaillait pour Imam al-Jawad depuis l’âge de onze ans. Puis, il travailla pour Imam Ali al-Hadi (as), puis pour Imam Hassan alAskari (as); puis Imam al-Mahdi (ajfs) en fit son premier représentant. En diverses occasions, les Shi’as venaient voir ces quatre représentants leur poser des questions.
Durant Ghaybat al-Sughra, ces quatre na’ibs avaient directement accès à Imam al-Mahdi (ajfs). Après Uthman, son fils devint le représentant de l’Imam, puis Hussein b. Rooh.
Les Shi’as défiaient parfois ces représentants de prouver qu’ils étaient vraiment en lien avec l’Imam. Un jour, Ali al-Qummi vint voir Hussein b. Rooh et lui dit: « Oh Hussein! Je m’appelle Ali al-Qummi. – Oui. – J’essaie d’avoir des fils avec ma femme mais je n’y arrive pas. Pouvez-vous demander à l’Imam de prier Allah (swt) en ma faveur afin que Allah m’honore de fils? – Laisse-moi faire. J’en parlerai à l’Imam et dès que je lui parlerai, je viendrai te le confirmer. »
Lorsque Hussein b. Rooh en parla à l’Imam, l’Imam lui dit: « Dis-lui que la femme qu’il a actuellement ne lui donnera aucun enfant mais il épousera une autre femme du nom de Dallam qui lui donnera trois fils, Muhammad, Hassan et Hussein. Muhammad et Hussein seront des ulémas de cet ummah. »
Et ainsi que le dit l’Imam, il eut trois fils. Un de ses fils, Muhammad b. Ali alQummi est l’homme connu sous le nom « Sheik as-Saduq ». Sheik as-Saduq est né suite aux prières d’Imam al-Mahdi (ajfs). Il est l’auteur de plusieurs textes célèbres en Islam, l’un d’entre eux étant Man La Yahduruhu ul-Faqih, qui est un de nos quatre principaux ouvrages de référence au même titre qu’al-Kafi de Sheik al-Kulayni et les travaux d’alTusi. Man La Yahduruhu ul-Faqih est sans conteste le deuxième livre le plus important s’agissant de livres de lois imamis.
Au dernier des députés, Imam dit: « Dans six jours, tu mourras et j’irai en Ghaybat al-Kubra (Occultation Majeure); je reviendrai lorsque les coeurs seront endurcis et la terre emplie de cruauté. Dis à mes adeptes s’ils veulent sincèrement que je revienne, je reviendrai aussitôt. »
Questions fréquemment posées sur Ghaybat al-Kubra
Peut-on jamais voir l’Imam à notre époque? Les Imams d’Ahlulbayt nous disent dans plusieurs narrations que l’Imam rend visite à un certain nombre de gens dans l’année et il y a trois occasions en particulier où l’Imam est présent: la première, pendant le hajj; la deuxième, lors des funérailles d’un homme qui n’avait aucune dette et la troisième, lorsque quelqu’un est en difficulté et appelle l’Imam.
Pourquoi est-ce que l’occultation a eu lieu? Il y a trois raisons principales à cela: la première est la raison évidente, à savoir pour la protection de l’Imam car ils voulaient le tuer à cause de la prophétie du Prophète (saw). La deuxième raison, c’était que Dieu ne permettrait pas ainsi à l’Imam de prêter serment à qui que ce soit d’autre de son vivant, il serait son propre chef. La troisième raison et la plus importante est que c’est un test pour les adeptes d’Imam al-Hujjah.
Beaucoup de gens disent: « Nous n’avons pas de chance car nous ne pouvons pas voir notre Imam; nous regrettons de ne pas pouvoir le voir. » Les récits disent qu’un jour, une personne vint voir notre sixième Imam et lui dit: « Quelle est la plus grande génération de Musulmans ayant jamais existé?
– La plus grande génération de Musulmans est celle des adeptes et des croyants d’Imam al-Mahdi (ajfs), répondit l’Imam. – Pourquoi? lui demanda t-on. – Car cette génération croit en un homme qu’ils ne peuvent pas voir et, s’ils oeuvrent durement pour son retour, Allah les ressuscitera comme s’ils étaient des martyrs aux côtés du Prophète (saw). »
Comment est-ce qu’un si jeune homme peut avoir autant de savoir? Nous croyons que Jésus parlait au berceau et lorsque l’Imam reviendra, Jésus priera derrière l’Imam. Donc, si Jésus peut parler de son berceau et s’il priera derrière l’Imam quand il réapparaîtra, quel genre de connaissance doit l’Imam posséder alors?
Si l’Imam est toujours en vie, il devrait avoir plus de mille deux cents ans aujourd’hui. Comment est-ce possible? Le Coran dit que Prophète Nuh (as) a vécu presque mille ans. Le Coran dit aussi que lorsque Nabi Yunus était dans le ventre de la baleine, Allah dit: « Je pourrai te laisser là jusqu’au jour où ils seront ressuscités. » Combien d’années cela ferait-il?
De même, il y a une entité existante du nom de Satan; il est dans les parages depuis un certain temps. Donc, si quelqu’un croit au Satan qui est dans les parages depuis si longtemps, pourquoi ne croyez-vous donc pas à l’existence d’une force du bien depuis longtemps?
Comment pouvez-vous croire en un Imam que vous ne pouvez pas voir? Il n’est pas le premier. Est-ce que Jésus est en vie? Oui. Peut-on le voir? Non. De même, Prophète Khidr et Prophète Idrees sont en vie. Peut-on les voir? Non. Les Musulmans croient-ils en lui? Oui. Même notre Saint Prophète (saw), quand il quitta le soir de l’hégire pour Médine… Allah n’a t-il pas créé une barrière pour lui afin qu’ils ne le voient pas quitter la maison? Si Allah peut le faire pour le grand-père de Mahdi, pourquoi ne pourrait-Il pas le faire pour al-Mahdi lui-même?
Les signes de réapparition de l’Imam
Il y a plusieurs signes dont nous devons être conscients qui nous rappellent l’Imam. Parmi ces signes est l’apparence de Dajjal. Notre sixième Imam (as) dit: « Le Jour du Jugement ne viendra pas, l’Imam n’apparaîtra pas, avant que n’apparaissent trente Dajjals. » Dajjal est une idéologie qui représente l’opposition à la vérité de la religion de l’Islam.
On dit que les Sufyanis apparaîtront et prendront le contrôle de la Syrie, de la Palestine, de la Jordanie et le Bilad as-Sham et ils seront de la lignée d’Abu Sufyan. Savons-nous qui peuvent-être les Sufyanis maintenant? Ou est-ce le système Dajjal de nos jours?
Imam se lèvera avec quarante de ses compagnons au hajj. L’année précédant son arrivée, il sera au hajj. L’Imam rencontrera ses compagnons au hajj et ils ne quitteront pas le hajj jusqu’au 15 Dhul Hijja. Du 16 au 22 Dhul Hijja, ces compagnons seront avec l’Imam. Puis, l’Imam leur dira: « Lequel d’entre vous veut faire l’annonce et se tenir debout entre Ruqn et Maqam? » Un de ses compagnons du nom de Nafs al-Zakiya (L’Âme Pure) se tiendra debout à cet endroit. Il sera tué et il ne sera ensuite plus qu’une question de quinze jours, probablement le 10 Muharram, que l’Imam se lèvera. Lorsqu’il se lèvera, il aura une armée de 313 généraux qui seront suivis de plus de dix mille soldats qui suivront l’Imam à leur tour. On dit que l’Imam établira son gouvernement central à Kufa à Masjid us-Sahla.
La question qui se pose à présent est: quelles sont les signes indiquant que la réapparition de l’Imam est proche?
Jabir b. Abdullah al-Ansari raconte: « Un jour, je fis un rêve et ce rêve me troubla beaucoup. Lorsque je rencontrai Amir al-Mu’mineen, je lui racontai le rêve. Imam Ali dit: ‘Les signes dans ton rêve sont les signes de réapparition de l’Imam. – La première chose que je vis dans mon rêve, c’était des morceaux de tissus qui pendaient du ciel et les gens venaient prendre un morceau mais laisser les autres. Qu’est-ce que cela veut dire? – Avant le retour du Mahdi, les Musulmans prendront quelques parties de la religion et négligeront le reste, répondit lmam Ali (as).' »
Nous devons nous poser la question aujourd’hui si nous prenons certaines parties et négligeons les autres parties de notre religion. Il y a des choses à propos desquelles nous sommes très stricts, tels que le salat, le jeûne mais il peut y avoir d’autres aspects auxquels nous ne prêtons aucune attention. Nous sommes devenus des Musulmans à temps partiel. Lorsque nous avons envie d’être religieux en Ramadan et en Muharram, nous sommes tous religieux, mais lorsque nous n’avons pas envie d’être religieux, nous ne voyons pas de mal à enfreindre les règles pour faire à notre manière.
Puis, Jabir dit: « Oh Imam! J’ai vu des animaux malades et des animaux en bonne santé; j’ai vu des gens traire les animaux malades mais pas ceux qui étaient en bonne santé. – Il s’agit de gouvernements avant la venue de l’Imam. Ils réclameront des taxes aux pauvres et s’assureront que les riches n’aient rien à payer. – Oh Imam! J’ai vu des gens malades et des gens en bonne santé et j’ai vu les malades rendre visite aux gens en bonne santé mais les gens en bonne santé ne rendaient pas visite aux malades. – Avant la venue du Qa’im d’Aal Muhammad, vous verrez que les malades sont les pauvres et ils devront aller supplier les riches pour des donations. – Oh Imam! J’ai vu des animaux à deux têtes. Qu’est-ce que cela veut dire? – Avant la venue de l’Imam, vous verrez que les gens auront deux têtes; ils gagneront leur vie de manière halal et haram et ils n’auront aucun remord à procéder ainsi. »
Nous devrons nous demander si une de ces choses nous concerne aujourd’hui.
Un des actes qu’il nous est recommandé de réciter durant l’occultation de l’Imam est le Dua Nudba. Essayer de vous réveiller un vendredi matin et de réciter ce dua après Salat ul-Fajr. Il y a des vers mémorables dans ce dua; il y en a un qui dit: « Ayn al-Hassan? Ayn al-Hussein? Ayna abna al-Hussein? Saleh ba’da saleh, wa Sadiq ba’da Sadiq… » (Où est Hassan? Où est Hussein? Où sont les fils de Hussein?…) Et les lamentations continuent ainsi: « Où sont les soleils? Où sont les lunes qui éclairaient cette terre?… » et vous continuez à vous adresser à l’Imam ainsi: « Où est ce lien entre le ciel et la terre? Où est cet homme qui viendra se venger de ce qui s’est passé à Karbala? »
Lorsque l’Imam reviendra, il apportera la justice car sa mission sera d’éliminer la tyrannie de ce monde. Ce ne sera pas l’Imam des Musulmans. Ce sera l’Imam des Hindous, des Zoroastriens, des Bouddhistes, des Sikhs, des Chrétiens et des Juifs. Toutes les religions parlent de l’Imam dans leurs écritures. Il viendra comme un homme qui cherchera à bâtir un monde libéré des chefs tyranniques et sous un règne parfait de justice et d’égalité.
Discours et sermons du
Dr. Sayed Ammar NAKSHAWANI
Ô mon Dieu, prie sur Muhammad et la famille de Muhammad