En l’an 622 de notre ère, la persécution à La Mecque s’intensifiant à tel point que le Messager de Dieu prit l’initiative d’organiser le départ de ses fidèles vers Yathrib, qui serait plus tard renommée Médine, en réponse à l’invitation de ses habitants, enthousiasmés à l’idée d’accueillir le prophète parmi eux.
Les Quraych idolâtres, déterminés à contrecarrer cette émigration, concentrèrent leurs efforts sur Muhammad pour l’empêcher de quitter la ville et de propager sa religion. Ils envisageaient alors son assassinat et placèrent des espions autour de sa demeure pour le surveiller nuit et jour.
Ils se réunirent pour délibérer sur le moyen le plus efficace d’en finir avec lui une fois pour toutes. L’un proposa de l’emprisonner dans une cellule exiguë, ne lui offrant pour seule ouverture qu’un minuscule orifice par lequel on lui passerait de maigres repas, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Un autre suggéra l’exil. Ces propositions furent cependant rejetées, par crainte que Muhammad ne trouve le moyen de s’échapper et de se venger grâce à ses adeptes de plus en plus nombreux. Finalement, ils décidèrent de le tuer en forçant l’entrée de sa demeure et mandatèrent un homme de chaque famille pour participer à l’assassinat, rendant ainsi toute vengeance complexe pour les Hâchimites, qui ne pourraient se résoudre à affronter toutes les familles impliquées.
La conspiration était déjà en cours lorsque l’ange Gabriel apparut au Prophète, l’informant du complot ourdi contre lui. Il reçut l’ordre divin de quitter sans tarder la Mecque pour Médine dans la nuit. Cet événement est relaté dans le Coran :
« (Et rappelle-toi) le moment où les mécréants complotaient contre toi pour t’emprisonner ou t’assassiner ou te bannir. Ils complotèrent. mais Allah a fait échouer leur complot, et Allah est le meilleur en stratagèmes. ». (Sourate al-Anfâl, 8: 30).
Alors que les assassins se rassemblaient devant sa maison, le Prophète confia à son cousin favori, ‘Alî, l’ampleur du danger et son intention de quitter la maison. Il demanda à ‘Alî de prendre sa place dans son lit pour créer une diversion, le couvrant de son célèbre manteau vert. ‘Alî accepta sans hésiter de risquer sa vie pour son Prophète et Mohammad, récitant les huit premiers versets de la sourate de Yassîne du Saint Livre, se mit en route sans qu’aucun des assaillants ne le vît, comme s’ils avaient été frappés d’aveuglement :
« Et Nous avons placé une barrière devant eux et une barrière derrière eux, les enveloppant de toutes parts pour qu’ils ne voient rien ». (Sourate Yassîne, 36:9).
Quand les assassins firent irruption, ils découvrirent non pas Muhammad, mais ‘Alî, qui les confronta avec une résignation stoïque. Stupéfaits et confus, ils s’enquirent de la localisation de Muhammad, mais ‘Alî, imperturbable, répondit qu’il ne savait pas et que personne ne pourrait l’inquiéter.
Devant tant de dévotion et de courage, les assassins partirent sans lui faire de mal. La loyauté d’Alî envers le Prophète, prêt à sacrifier sa vie sans la moindre hésitation, fut grandement appréciée par Dieu, qui envoya Ses anges Gabriel et Mikaël pour le protéger. Dieu exprima également sa satisfaction quant à la soumission d’Alî à Sa volonté divine dans le verset 207 de la Sourate al-Baqarah :
« Il en est un parmi les hommes qui se vend lui-même pour plaire à Dieu ; et Dieu est bon envers Ses serviteurs ».
Après avoir pris quelques dispositions à La Mecque, le Prophète demanda à ‘Alî de le rejoindre plus tard à Médine, avec sa famille. ‘Alî obéit sans hésiter, malgré les persécutions endurées.
(Prochain article : Chapitre 6 : Le miracle de la caverne et de la toile d’araignée
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