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Imam ‘Ali ibnou al-Hussein (as)
Imam Ali b. Hussein (as) est né le 5 Sha’ban de l’an 38 après l’hégire et il quitta ce monde le 25 Muharram de l’an 95. Il est vénéré par beaucoup comme un des plus grands chefs de l’Histoire Islamique et comme l’exemple idéal en termes de piété, d’adoration, de spiritualité et d’humilité dans pratiquement toutes les écoles de l’Islam. Imam Ali b. Hussein (as) est un colosse quand il s’agit de spiritualité. Aujourd’hui, toutes les écoles de l’Islam puisent leur savoir spirituel d’Imam Ali b. Hussein (as).
Malheureusement, on n’a pas étudié sa vie de manière significative. Beaucoup d’écoles dans l’Islam ont limité leur connaissance d’Imam Ali b. Hussein (as) à étudier ou à mentionner seulement les aspects émotionnels de sa personnalité dans le contexte de Karbala et de la tragédie du dix Muharram. Il est très rare que les gens analysent la biographie d’Imam Ali b. Hussein (as) en dehors de ce qui s’est passé à Karbala. Habituellement, lorsqu’on entend parler de cet homme, on entend à son propos qu’il était triste et qu’il pleurait après Karbala. Il n’y a pas plus d’analyse quant à Imam Ali b. Hussein (as) en tant que réformateur spirituel ou Imam Ali b. Hussein (as) comme celui qui a changé la direction de la religion alors que la religion était à son plus bas niveau. Ainsi, nous tâcherons ici d’examiner sa personnalité qui est en elle-même si colossale que même son grand-père, le Prophète (saw), avait mentionné son nom avant même qu’il soit né.
Ses parents et sa relation avec eux
Comme nous l’avons dit précédemment, Imam est né le 5 Sha’ban de l’an 38 après l’hégire. Son père était, bien sûr, Hussein b. Ali (as). Sa mère se prénommait Shahzanan, la fille du dernier roi de Perse, bien que son nom désignait Sayyedat un-Nissa en Arabe. (Plus tard, on l’appelait « Shahrbanu » car « Sayyedat un-Nissa » était le titre de Bibi Fatima (as)). Lorsqu’Imam Hussein (as) l’épousa, son père, Amir al-Mu’mineen, savait bien sûr qu’elle était originaire de Perse. Lorsque Jabir b. Horaith conquit Khorasan, une des femmes de Khorasan qui s’était converti à l’Islam était Shahzanan.
Les récits disent qu’Imam Ali (as) la choisit pour épouser Imam Hussein (as). Ainsi, on voit que c’était le début du mélange entre les Arabes et les Perses. Avant cela, rien de tel n’avait vraiment eu lieu. Les Arabes détestaient les Perses et les Perses n’aimaient pas les Arabes. Ce mariage d’Imam Hussein (as) avec Shahzanan était un mariage qui débuta les liens interculturels. C’est comme si Imam Hussein (as) mettait en exergue le fait qu’il n’y avait pas de problème dans l’Islam à épouser une femme de culture différente. Aujourd’hui, on voit que c’est un point d’achoppement chez beaucoup de Musulmans et les jeunes doivent en discuter avec leurs parents lorsqu’ils veulent épouser quelqu’un d’une culture différente alors que leurs Imams, leurs chefs religieux, plus de quatre ou cinq d’entre eux ont épousé une femme d’une culture différente.
Lorsqu’Imam Hussein (as) s’est marié, il aurait pu facilement épouser quelqu’un de Médine ou quelqu’un de son milieu. Mais il agissait, dirait-on, conformément au verset du Coran dans le chapitre 49, verset 13 disant: « Oh Hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et Nous avons fait de vous des nations et des tribus pour que vous vous connaissiez. Le plus noble d’entre vous est celui qui est le plus conscient de la présence de Dieu. Allah est certes Omniscient et le Grand Connaisseur. » Ainsi, Imam Hussein (as) aurait pu facilement épouser une fille de sa ville ou de son village, mais, au contraire, il épousa une Perse qui devint la mère d’un Imam. Cela fut le début de l’union des Arabes avec les Perses au point que le calife Omeyyade, Abdul Malik b. Marwan lui-même épousa une Perse.
Un jour, Abdul Malik alla demander en mariage une des filles d »Aqil al-Murri pour son fils. Abdul Malik b. Marwan se rendit chez ‘Aqil al-Murri et lui dit: « J’aimerais qu’un de mes fils épouse une de tes filles. » ‘Aqil répondit de la manière la plus raciste qui soit en arabe. Il regarda Abdul Malik et lui dit: « Epargne-moi du hujanah! dit-il. Tes fils sont à moitié Perses et mes filles n’épouseront que des Arabes de sang pur. »
On voit donc que la tendance raciste était encore présente. Imam Hussein (as) remarqua: « Si j’épouse une Perse, je montre tout d’abord qu’il n’y a pas de différence aux yeux d’Allah si ce n’est par rapport au taqwa (piété). Ensuite, cela permettra un échange inter-culturel où non seulement les familles échangent leurs cultures mais aussi la littérature. » Vous verrez que plusieurs Omayyades et Abbassides se mirent à épouser des Perses plus tard et ils se mirent même à employer des Perses suite à cette tendance au mariage mixte. Par exemple, Marwan II, le dernier calife Omeyyade avait une mère qui était mi-Kurde et mi-Perse; Les trésoriers et les secrétaires de Banu Abbass, tels qu’Abu Salal al-Khallal, Yakub b. Dawud et Il Muryani étaient tous Perses; la famille Barmaki était Perse et Aj Sahel était Perse. Cela influença le monde de la littérature; les Arabes se mirent à lire de la littérature perse et les Perses se mirent à lire de la littérature arabe. Ainsi, Ahmab b. Yahya Baladhuri traduisit les mots de sagesse de Kisra (Khosrau) etc etc.
Donc, la mère d’Imam Ali b. Hussein (as) était Perse et son père était Arabe et c’était le premier mariage des Ahlulbayt où un Imam d’Aal Muhammad allait épouser quelqu’un qui n’était pas Arabe. La triste nouvelle pour Imam Ali b. Hussein (as) était que sa mère décéda peu de temps après l’avoir mis au monde. Le seul homme à l’élever fut donc son père, Imam Hussein (as). Toutefois, l’autre femme d’Imam Hussein (as) était comme une mère pour lui et sa nourrice était aussi comme une mère.
Ses manières vis à vis de ces dames qui ont remplacé sa mère laisseraient penser qu’elles étaient vraiment ses mères. Par exemple, une des célèbres anecdotes concernant Imam Ali b. Hussein (as) était que lorsqu’il dînait avec sa belle-mère, il s’asseyait et sa belle-mère s’asseyait aussi; il restait là à regarder la nourriture et il regardait sa belle-mère; elle le regardait et disait: « Qu’est-ce qui ne va pas? Pourquoi me regardes-tu? » et il répondait: « Je crains de m’emparer d’un aliment vers lequel votre regard se dirige. » (A la maison, parfois, lorsque nous mangeons avec nos mères, nous n’attendons même pas qu’elles reviennent de la cuisine. En un rien de temps, le dîner est entamé et vous voilà repartis regarder la télévision alors que votre mère n’a même pas encore commencé son repas.)
Mais notre Imam était si attentionné même vis à vis de sa belle-mère qu’il voulait savoir si elle regardait un aliment et ne se servait pas avant qu’elle ne se serve ellemême et une fois qu’elle s’était servie, il se servait à son tour.
Imam Hussein (as) aimait tellement son fils. Il n’était pas seulement son deuxième grand fils mais Imam Hussein (as) voyait en plus la lumière de la révélation sur le visage d’Imam Ali b. Hussein (as). Comment? Imam Hussein (as) raconte: « J’ai vu un jour Imam Ali b. Hussein (as) quand il était jeune et il était malade. Je lui dis: ‘Mon fils! Veux-tu que j’appelle un médecin? – Mon père! Allah (swt) veillera sur moi, j’en suis sûr, dit-il. – Tu me rappelles le Prophète Ibrahim, lui dis-je. Lorsque le Prophète Ibrahim était dans le feu et que l’ange Jibra’il lui demanda: ‘Veux-tu de l’aide?’, Prophète Ibrahim a répondu: ‘Seul mon Dieu m’aidera.’ Tu as les mêmes manières que Prophète Ibrahim.' »
Imaginez-vous! Lorsque vous êtes si attaché à votre père, comment vous sentez-vous lorsque vous ne pouvez pas être là pour lui le jour où il a le plus besoin de vous?
Imam Ali b. Hussein (as) et son expérience à Karbala
A Karbala, il avait vingt-deux ans. Vous demanderez à n’importe quel fils et il vous dira qu’il veut être aux côtés de son père à tout moment de sa vie, n’est-ce pas? Votre père est la personne à laquelle vous êtes grandement attaché dans la vie. Il est votre vie. Il est celui que vous admirez. Il est votre source de fierté, de chaleur et de confort. Ceux d’entre vous qui ont été aux funérailles de leur père, ne souhaiteriez-vous pas tout simplement qu’il revienne en vie? Mais parfois, le seul soulagement que vous ayez est que vous avez veillé à lui et que vous l’avez bien traité jusqu’à son décès et lorsqu’il avait besoin de vous, vous étiez là pour lui.
Seul Allah sait comment Imam Ali b. Hussein (as) s’est remis après le dix Muharram. Certains demandent: « Quand est-ce qu’il est tombé malade? » Il n’est pas tombé malade le dix Muharram. Il est tombé malade lors du trajet vers Karbala. En chemin vers Karbala, il attrapa une maladie dont il n’arrivait pas à s’en remettre. Le dix Muharram, il vit que son père était dans sa phase finale; son frère Ali al-Akbar était décédé, son frère de six-mois, Abdullah, était décédé, son cousin, Qasim était décédé et tous les compagnons étaient décédés. Les récits disent que le dix Muharram, juste avant le départ d’Imam Hussein (as), Imam Ali b. Hussein (as) se réveille de son inconscience et dit: « Donnez-moi une épée et un bâton. » On le regarda et on lui dit: « Pourquoi? – Je veux un bâton pour tenir debout et une épée pour défendre mon père dans ses derniers moments. » On peut s’imaginer que pour Imam Ali b. Hussein (as), son père, Imam Hussein (as) représentait tout car sa mère était décédée peu après sa naissance. Les récits disent que son père lui dit: « Oh Zayn ul-Abideen! Tu es la preuve de Dieu à Ses créatures après mon décès. Tu dois rester patient en cet instant. » La prochaine fois qu’il vit un cheval revenir, ce fut avec le corps de son père sur lui.
Beaucoup de gens demandent: « Qui a fait le ghusl d’Imam Hussein (as)? » C’était Imam Ali b. Hussein (as) qui accomplit les rites funéraires trois jours après le dix Muharram. Lorsqu’Imam Ali b. Hussein (as) revint à Karbala, l’histoire raconte que les épouses des Bani Assad étaient embarassées que leurs maris n’aient pas aidé Imam Hussein (as) à Karbala. Ces femmes dirent donc à leurs maris: « Si vous n’étiez pas aux côtés du petit-fils du Prophète, allez au moins enterrer le corps du petit-fils du Prophète. » Ainsi, les hommes des Bani Assad se rendirent à Karbala après le dix Muharram. Ils voulaient enterrer les corps d’Imam Hussein (as) et de ses compagnons, mais il y avait un problème. Comment savoir quel corps appartenait à quelle tête? Les têtes n’étaient plus et tout ce qu’ils voyaient, c’était des corps. On ne pouvait pas savoir qui enterrer où. Puis, racontent-ils: « De loin, nous vîmes Imam Ali b. Hussein (as). » A ce moment-là, ils ne le reconnurent pas. Ils disent: « Nous vîmes un homme habillé de noir. Il venait vers nous, nous le regardâmes et il nous dit: ‘Que faites-vous ici? – Oh! Nous étions juste venus jeter un coup d’oeil. – Non, dit-il. Dites-moi honnêtement. Que faites-vous ici? – Nous sommes venus enterrer le corps d’Aba Abdullah.' » Imam Ali b. Hussein (as) leur dit alors: « Allez creuser trois tombes. » Ils creusèrent trois tombes et revinrent lui dire: « Et maintenant? Que devons-nous faire? – La première tombe est celle des compagnons de mon père. Enterrez-les tous dans une seule tombe; la deuxième tombe est celle des membres de la famille et la troisième pour Habib b. Mudhahir. Mon père dit qu’il devait avoir une tombe à lui seul. » Puis il ajouta: « Je vais à présent enterrer un corps que seuls moi et ceux qui sont avec moi peuvent enterrer. – Il s’agit du corps de qui? demandèrent-ils. – Je vais enterrer mon père. »
Il n’avait pas vu l’état du corps de son père car, lui comme le reste de sa famille avaient quitté Karbala comme prisonniers. Il se mit à présent à marcher vers le corps d’Aba Abdullah. Lorsqu’il se rapprocha du corps d’Imam Hussein (as), il vit des doigts par terre. (Imam Hussein (as) portait une bague au doigt et quelqu’un lui avait coupé les doigts pour prendre sa bague.) Puis, lorsqu’il fut près du corps de son père, il voulait lui embrasser le cou mais il vit que son corps ne possédait pas de cou et que son corps était recouvert de flèches. Il sortit un tapis de prière et quand on lui demanda ce qu’il faisait avec son tapis, il dit: « Je rassemble les différents morceaux du corps de mon père. »
Ensuite, l’histoire raconte qu’il leur dit: « Je vais au Furat (Euphrates). Il y a un corps là-bas. » Lorsqu’il alla vers ce corps, il raconte: « Lorsque je soulevais la partie droite, la partie gauche retombait au sol. Lorsque je soulevais la partie gauche, la partie droite retombait au sol. » Et il cria: « Ya Qamar Bani Hashim! Abu Fadl al-Abbass! »
Il finit par enterrer tous les corps puis retourna à Kufa et continua vers la Syrie. Lorsqu’on lui demandait:
« Oh Ali b. Hussein! Quelle fut l’étape la plus difficile pour vous? Etait-ce à Karbala? A Kufa? ou Sham? – Ahs-Sham! Ash-Sham! Ash-Sham! répondait-il. » Et il ajoutait: « Si seulement vous voyiez comment ils nous ont traités à Sham. »
Le premier jour lorsqu’ils mirent les pieds à Sham, Sahel b. Sa’ad al Sa’adi, un compagnon du Prophète (saw), s’approcha d’Imam Ali b. Hussein (as). Sahel raconte: « Je vis tout le monde faire la fête. Tout le monde était joyeux et content. Je demandai alors à quelqu’un: « Est-ce un jour d’Eid? – Non, dit-il. Ne soyez pas surpris si les cieux nous tombent dessus et si la terre nous aspire. – Qu’est-ce que c’est? – Ce sont les descendants du Prophète d’Allah et ils ont été tués et ceux-là sont leurs prisonniers. »
Sahel b. Saad al Sa’adi raconte: « Je vis Imam Ali b. Hussein avec des chaînes autour du corps. Je m’approchai de lui et lui dis: ‘Oh Imam Ali b. Hussein! Je suis Sahel b. Sa’ad al Sa’adi, le compagnon de votre arrière grand-père, le Prophète.’ Il me regarda et dit: « Oh Sahel! Je vous en supplie! Allez m’acheter du tissu s’il vous plaît.' » Sahel se dit: « Si je vais acheter du tissu, c’est sans doute qu’Imam Ali b. Hussein (as) veut se couvrir le corps. » Il raconte: « J’apportai du tissu à Imam Ali b. Hussein (as) et je le vis le placer entre la chaîne et son cou et il me dit: ‘Oh Sahel! La chaîne me déchire le cou depuis Karbala.' »
Puis, Imam Ali b. Hussein (as) raconte: « Wallah! Nous marchions lorsqu’un homme s’approcha de moi et dit: ‘Maudit sois-tu! Et maudit soit ton peuple!' » Imam Ali b. Hussein (as) le regarda et dit: « Sais-tu qui nous sommes? – Je ne le sais pas, répondit l’homme, mais on m’a dit que vous étiez un groupe de rebelles; soyez donc maudits! – As-tu lu le verset du Coran: ‘Qul la asalakum ‘alayhi ajran illal muwaddata fil qurba?’ demanda Imam Ali b. Hussein (as). – Oui! – As-tu lu le verset du Coran: ‘Wa a’lamu annama ghanimtum min sha’in fa anna llillah khumusahu wa li’-l-rasul wa li-dhi’l-qurba?’ – Oui! – As-tu le verset du Coran: ‘Innam yurid Allah li yudhiba ‘ankum al-rijs Ahl al-bayt wa yutahhirakum tathira?’ – Oui! – Sais-tu à qui font référence ces versets? – Oui! Ils font référence à aal Muhammad. – Mais qui sommes-nous donc? demanda Imam Ali b. Hussein (as). – Qui êtes-vous? – Je suis d’Aal Muhammad. C’est la tête de mon père que tu vois au bout de la lance.
– Qui? – Hussein b. Ali! répondit Imam Ali b. Hussein (as). – Ils ont tué Hussein b. Ali? demanda t-il – Oui! »
Imaginez-vous! Ces gens ne savaient pas qui était tué. Les récits disent que lorsqu’Imam Ali b. Hussein (as) était mené le long du bazar de Sham, aujourd’hui appelé « Jama’ al-Umawi », bibi Zainab dit: « Des gens jetaient de l’eau bouillante sur mon neveu et d’autres lui donnaient des coups de lance alors qu’ils traversaient le bazar et nous atteignîmes le palais de Yazid. »
Puis, Imam Ali b. Hussein (as) dut voir Yazid assener des coups de bâton aux lèvres d’Imam Hussein (as). Mais le khutba (sermon) qu’Imam Ali b. Hussein (as) prononça en Syrie était impressionnant. Il n’avait que vingt-deux ans. C’est un message pour nos jeunes âgés de vingt-deux ans. Avez-vous jamais prononcé un sermon comme votre maître Zayn ul-Abideen? A vingt-deux ans, il se mit debout devant Yazid et il donna un khutba qui secoua l’empire de Yazid. Il dit: « Allah nous a accordé six choses et nous a octroyé l’excellence en sept points. Allah nous a donné la connaissance, la patience, l’éloquence, la générosité, l’endurance et l’amour des croyants. Et il nous a rendus excellent en sept points. De nous est le Prophète, de nous est Ali, de nous est Hamza, de nous est Ja’far, de nous est Hassan, de nous est Hussein et de nous est Mahdi. Ceux qui me connaissent me connaissent. Ceux qui ne me connaissent pas, laissez-moi vous dire qui je suis. Je suis le fils de la Mecque et de Médine; je suis le fils de Zamzam et Safa; je suis le fils du meilleur des hommes à avoir porté la pierre noire dans son vêtement, de l’homme qui a été transporté aux airs sur Buraq; je suis le fils de l’homme qui conduisait la prière aux anges; je suis le fils de l’homme qui a été emmené au Sidrat al-Murtadha; je suis le fils de Muhammad al-Mustafa; je suis le fils de Ali al-Murtadha, celui qui a combattu les mécréants jusqu’à ce qu’ils disent ‘La ilaha illallah’; je suis le fils de l’homme qui s’est battu avec deux épées et deux lances et qui a fait deux migrations; je suis le fils du plus pieux des croyants, le descendant des Prophètes, le destructeur des polythéistes, le chef des fidèles, la gloire des adorateurs; je suis le fils de l’homme qui a combattu les mécréants et exterminé leur progéniture, le meilleur des hommes dans la prière, le gardien de la sagesse d’Allah et de Sa flèche visant tous les hypocrites; je suis le fils du maître d’Iraq et du Lion de Hejaz; je suis le fils d’un Makki et d’un Madani, et d’un Badri et d’un Khayfi et d’un Aqabi et d’un Muhajir et d’un Ansari; c’est mon grand-père Ali b. Abi Talib. Je suis le fils des maîtres des jeunes du Paradis, Hassan et Hussein; je suis le fils de Fatima Zahra… Je suis le fils de l’homme qui a été massacré sur la terre de Karbala. »
Alors qu’il parlait, Yazid dit: « Récitez l’adhan. Dépêchez-vous! Récitez l’adhan! Ne le laissez pas continuer! » Lorsqu’on récita l’adhan et qu’on dit: « Allahu Akbar! », Imam Ali b. Hussein (as) clama: « En effet! Nul n’est aussi grand qu’Allah! ». Puis, lorsqu’on dit: « Ashhadu an la ilaha illallah! », Imam Ali b. Hussein (as) dit: « Mes yeux et mes mains et tout mon corps attestent qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah! » Lorsqu’il dit: « Ashhadu anna Muhammad ar-Rasulullah », Imam Ali b. Hussein (as) dit: « Oh Yazid! Est-ce que Muhammad est ton grand-père ou le mien? Si tu dis que c’est le tien, alors, tu mens. Mais si tu sais que c’est le mien, alors pourquoi as-tu tué mon père à Karbala? »
A cause de ce khutba d’Imam Ali b. Hussein (as) et du khutba de Bibi Zaynab, Yazid a du laisser Imam Ali b. Hussein (as) partir. C’est pourquoi ils retournèrent à Karbala quarante jours après Ashura.
Contrairement à l’idée fausse généralement répandue, ce n’est pas un an mais quarante jours après Ashura q’ils retournèrent à Karbala. Il peut être prouvé logiquement, historiquement et mathématiquement que c’était quarante jours. Historiquement, cela est clair dans les récits. Le séjour des Ahlulbayt de Karbala à Kufa puis à Sham et le retour à Karbala, il est clair géographiquement que cela a pris quarante jours. Si Yazid les avait gardés en prison un an après le khutba d’Imam Ali b. Hussein (as), alors quelle fut la conséquence du khutba? Leurs khutbas étaient si puissants que Yazid dut se débarasser d’eux. Leurs khutbas ébranlèrent le palais de Yazid.
On pourrait se demander: « Comment peut-on faire ce trajet en quarante jours? » Et bien, si Imam Hussein (as) quitta la Mecque le 9 Dhul Hijja et arriva à Karbala le 2 Muharram et s’il a fallu vingt jours à Imam Hussein (as) pour voyager de l’Arabie Saoudite vers l’Irak, pourquoi est-ce qu’ils n’auraient pas fait l’aller-retour en quarante jours?
Lorsqu’ils revinrent en Irak le quarantième jour, Jabir b. Abdullah al-Ansari était le premier à rendre visite à la tombe d’Imam Hussein (as). Il vint avec Ati’a al-Aufi. Jabir était aveugle à cette époque et il demanda à Ati’a: « Ati’a, que vois-tu? – Je vois au loin des gens venir. – Dis-moi si c’est b. Ziyad ou dis moi si c’est Imam Ali b. Hussein (as). – C’est Imam Ali b. Hussein (as). »
Lorsque Jabir s’approcha d’Imam Ali b. Hussein (as), Jabir voulait demander à Imam Ali b. Hussein (as) ce qui s’était passé à Karbala. Imam Ali b. Hussein (as) lui dit: « Oh Jabir! Vous ne savez pas ce qu’ils nous ont fait à Karbala, et à Kufa et à Sham. »
Sa vie après Karbala et sa réforme de la société
La question qui se pose à présent est: puisqu’Imam Ali b. Hussein (as) a vécu trente-cinq ans après Karbala, que fit Imam Ali b. Hussein (as) durant ces trente-cinq ans pour réformer la société dans laquelle il vivait?
Imam Ali b. Hussein (as) savait que les gens qui étaient à la tête de l’empire islamique étaient ceux-là mêmes qui avaient tué son père. Dans leur prière, ils disaient: « Ashhadu anna Muhammad ar-Rasulullah » mais une fois leurs prières finies, ils sont allés tuer le petit-fils du Prophète. Imam Ali b. Hussein (as) lança donc un système de réformes de tout l’empire islamique où il redonna vie à l’Islam qui était en déclin. Lorsque Yazid était au pouvoir, l’Islam était mort. Imam Ali b. Hussein (as), de par ses actions, redonna vie à l’Islam. Après Karbala, Imam Ali b. Hussein (as) se demandait: comment raviver ces gens? Après qu’ils ont tué Imam Hussein (as), il se demandait quel était le meilleur moyen de réformer la société.
La première chose qu’il fit, c’était d’employer plus de domestiques chez lui et leur inculquer les enseignements des Ahlulbayt. Il savait que les Arabes avaient l’esprit tellement fermé que même si vous frappiez avec un marteau, il ne s’ouvrirait pas. La meilleure option était donc d’amener ces domestiques chez lui et de leur inculquer les enseignements de son grand-père. Petit à petit, le changement allait s’opérer. Au terme de sa vie, ses domestiques étaient plus pieux que la plupart des Musulmans qui étaient nés Musulmans. Avez-vous remarqué comme le converti est parfois plus pieux que celui qui est né dans la religion? Ainsi, Imam Ali b. Hussein (as) amenait ces domestiques et leur enseignait les manières et les principes des Ahlulbayt chez lui.
Un jour, Imam Ali b. Hussein (as) appela un de ses domestiques. Il appela une fois, pas de réponse; il appela une deuxième fois, pas de réponse; à la troisième fois, toujours pas de réponse; le domestique vint après la quatrième fois. Imam lui dit: « Je t’ai appelé trois fois. Tu ne m’as pas entendu? – Si, répondit le domestique. Je vous ai bien entendu. – Alors pourquoi ne répondais-tu pas? – Je voulais goûter à la saveur de la grâce d’Ali b. Hussein (as), répondit-il. – Que veux-tu dire? – Chez tous les autres maîtres que nous avions, si nous ne venions pas au premier appel, nous nous faisions battre mais Imam Ali b. Hussein (as) vous appelle trois fois, vous ne venez pas et vous venez au bout de la quatrième fois et il vous regarde avec humilité. Ce n’est pas une relation maître-esclave mais une relation entre amis. »
Une autre fois, un de ses domestiques servait de la soupe. Toute la soupe se renversa sur Imam Ali b. Hussein (as). Certains d’entre nous sont d’autant plus irascibles avec nos domestiques lorsqu’ils commettent une erreur, n’est-ce pas? Certains d’entre nous pourraient se mettre à jurer, d’autres les renverraient. Mais, Imam Ali b. Hussein (as) nous montre qu’il s’agit d’un être-humain, qu’il n’est pas votre propriété, il est la propriété d’Allah (swt). Lorsque ce domestique renversa la soupe sur l’Imam, Imam Ali b. Hussein (as) savait que ces gens n’étaient pas aussi privilégiés que d’autres, il les traitait donc avec humilité.
Le domestique regarda Imam Ali b. Hussein (as) et lui dit: « …wa’l kadimin al-ghayd… ceux qui contiennent leur colère… – J’ai contenu ma colère, dit l’Imam. – … wal’afeena ‘an-nas… et ceux qui pardonne l’humanité, ajouta le domestique. – J’ai pardonné, dit l’Imam. – … wallah yuhibb al-mohsineen… Allah aime les justes. – Tu es libre par amour d’Allah (swt). »
Savez-vous ce qui est extraordinaire là-dedans? Ce n’est pas le comportement de l’Imam mais le fait qu’un domestique sache le Coran autant que l’Imam. Demandez-vous! Avez-vous jamais discuté des Alhlulbayt avec vos domestiques à la maison? Ou ne fontils que votre travail? Imam Ali b. Hussein (as) rapprochait la personne d’Allah et des Ahlulbayt.
Saeed b. Mussayyab raconte une histoire phénoménale. Il dit: « Nous étions avec Zayn ul-Abideen un jour. L’endroit où nous nous trouvions faisait face à une sécheresse. Il ne pleuvait pas du tout. Imam Ali b. Hussein (as) dit à nous tous: ‘Rassemblez-vous tous pour prier. Levez les mains tous ensemble pour prier et Allah fera pleuvoir.’ Tous les domestiques de Zayn ul-Abideen et les domestiques de ses amis se rassemblèrent. Je les voyais tous réciter le dua les larmes coulant des yeux. Mais pas la moindre goutte de pluie. Puis, certains s’en allèrent à l’exception d’un domestique de Zayn ul-Abideen, un domestique noir. Je le regardais de loin. Tout le monde avait cessé de prier à l’exception de ce domestique noir. Aussitôt que ce domestique noir se mit à réciter, il se mit à pleuvoir sur nous dans les minutes qui suivirent. J’allais voir Zayn ulAbideen plus tard et lui dis: ‘Imam! Puis-je vous acheter un de vos domestiques? – Pourquoi acheter? Je vous le donne.’ Je dis à l’Imam qu’en voulais un en particulier. L’Imam me dit: ‘Lequel? Regardez ceux que j’ai chez moi; ce ne sont pas mes domestiques, c’est comme s’ils étaient mes étudiants.' » Il les observa tous et dit: « Il n’est pas là. » L’Imam dit: « Il n’en reste qu’un et il est dehors. » Saeed raconte: « Je suis sorti et le vis en face de moi. Je dis: ‘C’est celui là! – Pourquoi lui? demanda l’Imam. – C’est celui là qui, lorsqu’il récita le dua, il s’est mis à pleuvoir. – Prends-le, dit l’Imam.' » Lorsque le domestique s’en allait, il se retourna vers Imam Ali b. Hussein (as) et lui dit: « Pourquoi veut-il de moi? – Parce qu’il t’a vu prier et il te veut avec lui parce qu’il sait que tu es un homme pieux. » Ce domestique quitta donc Imam Ali b. Hussein (as). Saeed b. Mussayyab dit: « Je le vis marcher et je le vis s’arrêter à un endroit et je l’entendis: ‘Ya Allah! Maintenant que mon secret entre Toi et moi est divulgué, je préfère que Tu prennes ma vie maintenant car je ne veux pas agir de manière malhonnête avec le don que Tu m’as donné.' » (Si certains d’entre nous avaient un don, on pourrait en abuser).
Les domestiques étaient priés d’aller à chaque maison de Médine et de parler aux gens des Ahlulbayt. Les domestiques sortaient donc parler aux gens des Ahlulbayt. Lorsqu’ils revenaient, Imam Ali b. Hussein (as) leur demandait: « Comment ça se passe? – Pas trop bien, disaient-ils. – Pourquoi? – Nous discutons avec les grands mais ils ne nous écoutent pas. – Laissez les grands, disait Imam Ali b. Hussein (as). Allez voir les jeunes et dites-leur à propos du Prophète, Imam Hassan et Hussein; leurs coeurs sont plus disposés à accepter. »
L’autre moyen par lequel il réforma la société, c’était en écrivant son magnifique ouvrage d’invocations, Sahefa as-Sajjadiyah. Il n’y pas de livre de prières comme celui-ci. L’Imam disait toujours: « Le dua est l’arme du croyant et la lumière qui irradie le ciel et la terre. »
Un jour, on demanda à Imam Hassan (as): « Quelle est la distance entre le ciel et la terre?
– La distance entre le ciel et la terre est équivalente aux pleurs de l’opprimé qui récite un dua, répondit l’Imam. »
Saheefa as-Sajjadiyah est le plus grand livre d’invocations écrit par un êtrehumain. On pourrait se demander: Pourquoi a t-il écrit un livre de duas? La réponse est que le dua est ce qui nous met en relation avec Dieu. Imam Ali b. Hussein (as) avait l’impression qu’en tuant son père, les Arabes avaient perdu toute relation avec Dieu dans leur vie. Il n’y avait plus de Dieu dans leur vie. Ils ne voyaient le monde qu’à travers « Je » et non « nous ». Il écrivit donc un dua pour votre mère, un dua pour votre père, un dua pour celui qui est malade, un dua pour les compagnons du Prophète, un dua pour le Jihad, un dua pour chacune des étapes de votre vie. Cinquante et un duas et ce qui est honteux, c’est qu’il y a des partisans d’Imam Ali b. Hussein (as) qui n’ont jamais lu un seul des duas du Saheefa as-Sajjadiyah.
Même le Pape avait un Saheefa as-Sajjadiyah dans sa bibliothèque. Lorsqu’un de nos frères musulmans qui a eu l’opportunité de visiter le Vatican l’interrogea, il répondit: « Je ne vois pas un livre de Psaumes de Dawud comme ce livre de psaumes. » Dans ce livre, parmi les plus beaux duas qu’il a rassemblés se trouve le dua Makaram alAkhlaq. C’est un dua extraordinaire. Dans ce dua, il y a trois lignes où il évoque la relation avec les membres de la famille. Il sentait que les gens avaient perdu le lien avec leurs familles et qu’ils étaient disposés à tuer des membres de leurs propres familles.
Dans ce livre, il écrit: « … Ya Allah! Transforme la haine de mes cousins en amour à mon égard; et change leur insolence en dévotion; et change leurs difficultés en aisance. » Imam Ali b. Hussein (as) voyait que « silat ul-rahm » était rompu dans la société, les frères ne se parlaient plus, les soeurs se haissaient, les belles-familles se détestaient; il écrivit donc ce dua pour rétablir les principes entre les gens. En trois lignes, il essaya de rectifier l’akhlaq des gens.
Imam Ali b. Hussein (as) avait un cousin qui était endetté. Ce cousin ne cessait de clamer: « Où est Zayn ul-Abideen? Pourquoi est-ce qu’il ne me prête pas de l’argent? » Et Imam Ali b. Hussein (as) ne venait pas. Ce cousin se mit à insulter Imam Ali b. Hussein (as) jour et nuit devant les gens. Lorsqu’Imam Ali b. Hussein (as) décéda, ce cousin rencontra Imam al-Baqir (as) et lui dit: « Il y avait un homme avec une capuche qui venait me donner à manger au milieu de la nuit. Mais je n’ai pas vu cet homme depuis quelques nuits. Qui était-ce? – C’était mon père, le cousin que vous insultiez, répondit Imam al-Baqir (as). Vous l’insultiez le matin et il vous apportait à manger le soir. »
Imam Ali b. Hussein (as) incarnait ses duas. Lorsqu’il disait quelque chose, il agissait en accordance avec ce dua.
La troisième manière par laquelle il réforma la société, c’était en écrivant Risalat ul-Huquq ou Le traité des droits. Il écrivit sur le droit de Dieu, votre propre droit, le droit de votre mère, le droit de votre père, le droit de votre frère, le droit de votre soeur, le droit de votre professeur, le droit de votre estomac, le droit de vos yeux, le droit de vos mains, le droit de vos parties intimes, le droit du jeûne, le droit de la prière, le droit du non-Musulman, le droit du Muezzin, le droit de… tous les droits que vous pouvez imaginer. Aujourd’hui, nous avons la déclaration des Droits de l’Homme des Nations Unies, n’est-ce pas? Est-ce que cette déclaration mentionne le droit de Dieu? Ou le droit de mes yeux? Ou le droit de mes mains? Ou le droit de ma mère?
Mille quatre cents ans avant que les Nations Unies ne travaillent sur la déclaration des droits de l’homme, notre Imam a écrit Risalat ul-Huquq, les traités sur les droits de l’être humain. Par exemple, dans les droits du père, Imam Ali b. Hussein (as) a écrit: « Sache que le droit de ton père est qu’il est ta racine et tu es sa branche; et sans lui, tu n’aurais jamais été. Aussi, chaque fois que tu vois quelque chose en toi qui t’impressionne, sache que c’est grâce à la bénédiction de ton père que tu y es parvenu. »
Un autre moyen par lequel il a changé la société autour de lui, c’était par sa prière. Les trois plus célèbres dénominations d’Imam Ali b. Hussein (as) sont:
1. « As-Sajjad »: celui qui était tout le temps au sujood (prosternation). Lorsqu’on venait le voir et qu’on lui disait: « Votre adoration est si grande », il répondait: « Mon adoration n’est pas à moitié si grande que celle de mon grand-père, Ali b. Abi Talib. »
2. « Zayn ul-Abideen »: la parure des adorateurs. Le Prophète (saw) lui a donné ce nom. Lorsqu’Imam Hussein (as) naquit, le Prophète (saw) prit Imam Hussein (as) sur ses genoux. Il regarda Jabir b. Abdullah al-Ansari et lui dit: « Oh Jabir! Cet Hussein aura un fils appelé Ali. Le Jour du Jugement, une voix appellera: ‘Où est Zayn ul-Abideen?’ et son fils Ali s’avançera en disant: ‘Ana Zayn ul-Abideen.' »
3. « Dhul Thafanat »: « Thafanat » désigne les callosités en français. La peau du chameau se met à peler ou à pendre à force de se frotter les genoux par terre. L’Imam se prosternait tant que la peau de son front pelait. Sa peau qui pelait sur le front, lorsqu’elle s’amassait ressemblait à la peau protubérante des genoux du chameau. Ils l’appelaient donc « Dhul Thafanat ». Cette appellation montre à quel point il était rigoureux dans son adoration. C’était lui qui disait: « Si l’homme savait combien il était récompensé quand il se prosternait, il ne se lèverait jamais (de sa prosternation). » Imam al-Baqir disait: « Mon père se tranchait la peau du front deux fois par an. A cause du nombre de sujood qu’il faisait, la peau lui pendait du front. »
On demanda: « Pourquoi est-ce qu’il se focalisait autant sur la prière? » Si une personne est rigoureuse dans la prière, elle sera rigoureuse partout ailleurs. C’est pourquoi Imam faisait attention à sa prière.
Tout ce temps, durant trente-cinq ans après Karbala, il répandit le message à travers ses domestiques, à travers ses ouvrages et à travers ses compagnons. Nous ne devons jamais oublier les compagnons d’Imam Ali b. Hussein (as). Le premier d’entre eux était Abu Hamza ath-Thumali. Il est connu pour le Dua d’Abu Hamza ath-Thumali que l’Imam lui avait inculqué et beaucoup le lisent au Ramadan. « … Et pourquoi ne pleurerais-je pas alors que Tu m’as placé dans la tombe et je vois Munkar et Nakir s’approcher pour m’interroger… » Ce même Abu Hamza ath-Thumali est un des plus grands compagnons d’Imam Ali b. Hussein (as). Saeed b. Jubair était un autre grand compagnon tué par Hajjaj b. Yusuf al-Thaqafi à cause de la grandeur de ses prières. Qanbeer aussi mourut du temps d’Imam Ali b. Hussein (as). Kumayl aussi a été tué à l’époque d’Imam Ali b. Hussein (as). Lui aussi est célèbre pour le dua, Dua Kumayl, que beaucoup lisent le jeudi soir. Tous ceux là ont été tués par Hajjaj b. Yusuf. Savez-vous à quel point Hajjaj b. Yusuf et Hisham b. Ismail harcelaient Imam Ali b. Hussein (as)?
Il y a une histoire qui met en lumière le dernier moyen utilisé par Imam Ali b. Hussein (as) pour changer la société autour de lui. L’akhlaq de l’Imam était phénoménal. Lorsque Hisham b. Isma’il était gouverneur de Médine et lorsqu’Imam Ali b. Hussein (as) sortait de chez lui, Hisham disait aux enfants d’aller jeter des choses sur Imam Ali b. Hussein (as). Il barrait la route à Imam Ali b. Hussein (as) lorsqu’il marchait dans la rue. L’oncle maternel de Hisham était Abdul Malik. Lorsqu’Abdul Malik b. Marwan a été remplacé par Walid, Walid nomma Umar b. Abdul Aziz comme gouverneur de Médine. Umar b. Abdul Aziz renvoya Hisham. Une fois renvoyé, il le fit arrêter et l’enchaîna à un mur. Puis, il interpella les gens et leur dit: « Oh peuple! Quiconque avec qui Hisham b. Isma’il a été mauvais, venez et prenez votre revanche sur lui. » Les compagnons vinrent voir Imam Ali b. Hussein (as) et lui dirent: « Vous savez qui a été arrêté aujourd’hui? – Qui? – Hisham b. Isma’il! Il est enchaîné maintenant. Que devons-nous faire maintenant qu’il est enchaîné? – Que pensez-vous faire? demanda l’Imam. – Pouvons-nous prendre notre revanche? – Je vais vous dire ce que nous devons faire. Allez le voir et dites lui: ‘Oh Hisham! Si tu as faim, Zayn ul-Abideen te nourrira et si tu as soif, j’apaiserai ta soif et si tu as des dettes, je les paierai pour toi.' » Demandez-vous! Est-ce que vous agirez ainsi avec quelqu’un qui vous a torturé? Ses manières ont inspiré beaucoup de gens.
Taoos al-Yamani raconte: « J’étais près de la Ka’aba quand je vis un homme agrippé à la Ka’aba qui pleurait, pleurait, pleurait. Je me suis dit: Qui est cet homme? Il a sûrement du commettre beaucoup de péchés pour pleurer autant. Je m’approchai et je vis qu’il s ‘agissait de Zayn ul-Abideen. Je le regardais et j’écoutais son dua et je l’entendis dire: ‘Oh Allah! Si Tu retires la corde qui me lie à toi, alors à quelle corde vaisje m’accrocher? Oh Allah! Tu prolonges toujours ma vie mais que se passera t-il si je prolonge mes péchés vis à vis de toi?’ Je me disais: si Zayn ul-Abideen parlait ainsi, alors que devrais-je dire? Je lui dis: ‘Oh Imam! Vous pleurez? Vous? Et nous qui sommes des pécheurs?’ Imam se retourna vers moi et dit: ‘Oh Taoos! peu importe que tu sois un esclave d’Ethiopie ou fils d’un Qureish, nous devrons tous rendre des comptes le Jour du Jugement.' »
On demanda: « Pourquoi est-ce que les Ahlulbayt parlent ainsi? Sont-ils des pécheurs? » Non! Ils nous montrent que si, eux, parlent ainsi à Allah, alors comment devrions-nous nous adresser à Allah?
Lorsque Hisham b. Abdul Malik était à la ka’aba, il tenta en vain d’approcher le Hajr ul-Aswad. Puis, il vit un homme marcher vers le Hajr ul-Aswad. Quand cet homme marchait, il vit que toute la foule s’écartait pour le laisser passer. L’homme embrassa le hajr ul-Aswad et repartit. Hisham se tourna vers Farazdaq, le célèbre poète avec arrogance et lui dit: « Farazdaq! Qui est cet homme? » Farazdaq déclama ses célèbres vers de poésie pour lesquels il sera emprisonné plus tard. Il dit: « C’est quelqu’un dont les traces de pas sont connus de tout lieu. Et c’est quelqu’un qui est connu de la Maison à la Mecque et du lieu qui est le plus visité dans le sanctuaire. Il est le fils du meilleur de tous les hommes de Dieu, un homme qui est droit et chaste et immaculé et juste. C’est Imam Ali b. Hussein, dont le grand-père est le Prophète et dont la mère est Fatima. Celui qui reconnait Allah reconnaît sa supériorité et sa primauté sur tous les hommes car des nations ont rejoint cette religion grâce à sa famille. Quand il va vers la Ka’aba, c’est comme si la Ka’aba le saisissait pour le tenir! »
En entendant cela, Hisham b. Abdul Malik dit: « Comment oses-tu parler ainsi de qui que ce soit! » et il l’emprisonna. Lorsqu’Imam Ali b. Hussein (as) apprit que Farazdaq était en prison, Imam Ali b. Hussein (as) alla payer la caution pour le libérer. Farazdaq dit: « Imam! Vous n’avez pas à payer pour moi. Je n’ai rien fait d’autre que de dire la vérité. Il n’y a personne telle qu’Imam Ali b. Hussein (as) marchant sur cette terre. »
Un célèbre savant iranien dit: « Je vis Farazdaq en rêve et je lui ai demandé quelle était sa situation à présent. Il m’a répondu: ‘En raison de mes vers de poésie sur Zayn ulAbideen, Allah m’a donné l’honneur d’être là où je suis aujourd’hui.' »
Ainsi, chaque angle de la vie d’Imam Ali b. Hussein (as) était un exemple pour nous et nul doute qu’il n’oubliera jamais ce qui s’était passé le dix Muharram. Imaginez comme ces trente-cinq années après l’événement de Karbala ont du être difficiles pour lui. Lorsqu’il voyait un mouton sur le point d’être égorgé, il demandait au boucher: « Oh boucher! Lorsque tu égorges un mouton, lui donnes-tu à boire? – Oui, Zayn ul-Abideen! Toutes les créatures d’Allah méritent de boire avant de mourir. » Imam le regardait et disait: « Ils ont tué mon père sans lui donner à boire. »
Une autre fois, il vit un homme creuser des tombes. Il lui dit: « Monsieur! Quand je mourrai, m’enterrerez-vous? – Bien sûr! Je ne vous laisserai jamais seul, dit l’homme. – Ils ont laissé mon père seul sans personne pour l’enterrer, répondit l’Imam. »
Une troisième fois, il entendit un homme hurler: « Je suis ghareeb! Je suis un étranger, aidez-moi! » L’Imam s’approcha de lui et dit: « As-tu de quoi manger? – Oui, dit-il. – As-tu de quoi t’habiller? – Oui. – Si tu venais à mourir, est-ce que ta famille t’enterrerait? – Oui. – Ne dis pas que tu es un ghareeb alors, dit l’Imam. Un ghareeb, c’est quelqu’un qui est étendu seul sur la terre de Karbala avec personne pour l’enterrer pendant trois nuits. »
Imam al-Baqir raconte: « Lorsque j’étais avec mon père dans ces derniers moments, mon père était allongé sur son lit. Le poison de Walid avait envahi son corps. » C’était trente-cinq ans après Karbala. Imam al-Baqir raconte: « J’étais venu voir mon père. Le poison circulait dans son corps. Je m’approchais de lui et comme tout fils, je l’embrassais en me posant sur sa poitrine. Mon père se mit à pleurer d’une manière que je ne lui avais jamais vu pleurer auparavant. Je lui dis: ‘Oh mon père! Pourquoi pleurezvous? Bientôt, vous allez voir le Prophète, bientôt, vous allez voir Fatima Zahra, bientôt, vous allez voir Ali b. Abi Talib, bientôt vous allez voir Hassan et bientôt, vous allez voir Hussein. Mon père! Pourquoi pleurez-vous?’ Imam Ali b. Hussein (as) me répondit: ‘Oh mon fils! Je pleure parce que je suis en train de mourir et tu es sur ma poitrine mais quand mon père mourait, sais-tu qui était sur la poitrine de mon père alors qu’il était allongé par terre?' »
Ces images sont restées ancrées en lui jusqu’à son dernier souffle et c’est pourquoi lorsqu’Abu Hamza ath-Thumali lui demandait: « Oh Imam Zayn ul-Abideen! Pourquoi pleurez-vous? Karbala, c’était il y a tant d’années de cela! », il répondait: « Oh Abu Hamza! Nabi Yaqub a pleuré tant pour Nabi Yusuf alors qu’il était en vie. J’ai vu dixsept, dix-huit membres de ma famille tués devant moi et tu veux que je ne les pleure pas? »
Discours et sermons du
Dr. Sayed Ammar NAKSHAWANI
Ô mon Dieu, prie sur Muhammad et la famille de Muhammad